C'est en 1998, lors de notre premier séjour en Corse, que Sophie a proposé de découvrir ce sommet, histoire d'alterner les randonnées précédentes avec une balade relativement facile. Le 24 juillet, nous avions donc réalisé cette ascension pour la première fois, avec nos trois enfants mais sans appareil photo sans doute resté dans la voiture. Je me souviens d'une balade agréable, avec un superbe point de vue sur la Castagniccia et les grands sommets corses. Un incendie s'était déclaré ce jour-là à quelques kilomètres à l'Est du sommet, ce qui nous a également permis d'assister à un ballet de Canadairs, sans avoir à être inquiété, le sentier empruntant l'autre versant. Une seconde ascension de ce sommet s'imposait, ne serait-ce que pour ramener cette fois des images du panorama depuis le sommet. Ce 15 août 2011 était une occasion rêvée : nous étions basés au plus près, dans le secteur de Ponte Leccia ; la météo s'annonçait excellente durant la matinée, avec toutefois quelques averses possibles sur la Castagniccia en milieu d'après-midi ; enfin, compte tenu du programme chargé prévu pour les jours suivants, une balade facile s'imposait. |
Vers 9h00, nous nous garons au parking à proximité du col de Prato (985m), pour nous apercevoir que nous ne serons pas les seuls à emprunter le sentier vers Monte San Petrone. Un premier couple est en train de s'y engager, et une jeune femme avec son chien se prépare également. Je ne m'attendais pas à un telle affluence, car en 1998 je crois bien que nous n'avions rencontré personne, à part deux personnes, au sommet même. Nous voici partis sur le chemin qui vire très rapidement à droite, et s'engage sous l'épaisse couverture végétale du versant Ouest de Monte San Petrone. Sur les trois premiers kilomètres (jusqu'à P1), il s'agit en fait d'une piste, plutôt en bon état, et nous serons d'ailleurs croisés par un 4x4. La pente est modérée, de l'ordre de 8% en moyenne, et cette portion du parcours est quelque peu monotone. Au point noté P1, il faut quitter la piste pour prendre le sentier bien marqué à notre gauche. Celui-ci est de parcours fort agréable, toujours sous couvert végétal, et traverse plusieurs vallons, où le sol est encore fort humide, parfois même boueux, alors que nous sommes mi-août. Dans un de ces vallons, nous enjambons même un filet d'eau qui provient, semble-t-il, d'une source aménagée. Au point noté P2, quelques rochers ont empêché la végétation de prospérer, ce qui permet de bénéficier d'une première vue sur les hauts sommets. Un peu plus loin, au point noté P3, nous arrivons dans une grande clairière. De nombreux ovins y ont élu domicile et plusieurs groupes de personnes avec souvent des enfants y font une pause, en profitant du spectacle. Nous poursuivons vers le sommet, situé quelques 250 mètres plus haut. Le sentier devient rapidement plus pentu, comprend plusieurs lacets, et se termine au pied de la zone rocheuse qui forme le téton sommital. Un couloir ascendant permet de vaincre sans difficulté la zone rocheuse, et on arrive sur une petite plate-forme où une table d'orientation a été installée. Pour parvenir à la croix sommitale, il faut suivre la ligne de crête rocheuse dont le parcours demande un peu d'attention. Nous arrivons ainsi au sommet à 11h30. |
La table d'orientation, n'est pas implantée au sommet même, sans doute pour permettre aux personnes qui ne seraient pas à l'aise sur les rochers sommitaux d'en profiter. En conséquence tout un secteur entre le Nord-Ouest et le Nord se trouve caché, mais le reste du panorama est bien représenté. Outre le nom des villages et des sommets, un petit descriptif de la Castagniccia y figure ; voici ci-dessous le texte dans son intégralité. « San Petrone 1767m sommet de la Corse schisteuse et de la Castagniccia La Castagniccia, « terre du châtaigner », son nom est dû à l'omniprésence de l'arbre dans le paysage et de la châtaigne dans la vie quotidienne et l'économie des décennies passées. Aujourd'hui, l'ancien verger de châtaigne est devenu une immense forêt où subsistent des îlots de production de farine de châtaigne et de bois. Espace maîtrisé et aménagé savamment, la Castagniccia a longtemps été une des régions les plus riches et les plus peuplées de Corse, comme en témoignent les hautes demeures couvertes de lauzes de schiste (teghje), les chapelles romanes qui parsèment la campagne et les somptueuses églises baroques. Cette région est aussi marquée profondément par l'histoire, elle fut le berceau des premières constitutions, de l'éphémère royaume de Théodore Premier et la patrie de Pasquale Paoli. » Depuis le sommet, le panorama nous rappelle de nombreuses balades, avec du Sud au Nord, Monte Incudine (à 60km d'ici), Monte Renoso, Monte d'Oro, Migliarello, Monte Cardo (programmé la semaine suivante), Monte Rotondo, Lombarduccio, Punta Artica, la vallée du Tavignano, le col de Canaghia, Punta di e Cricche, Paglia Orba, Capu Falu, Punta Crucetta, Monte Cinto, la crête depuis les environs de Capu Biancu jusqu'au Turone via Cima a i Mori et Monte Padru où nous étions trois jours auparavant. Vers le Nord, on devine les reliefs du Cap Corse, mais la brume de basse altitude empêche de voir distinctement la mer, que ce soit sur la côte Est, ou en Balagne. |
Entre la zone du sommet, et celle de la table d'orientation, je dirais qu'il y a foule au sommet : peut-être une trentaine de personnes, ce qui contraste fortement avec notre première ascension en 1998 (où nous y avions rencontré deux personnes). Vers 12h30 après avoir profité du panorama et du casse croûte, nous décidons de redescendre, car nous avons prévu de passer la fin de la journée sur la plage de l'Ostriconi. Nous croiserons plusieurs autres groupes de randonneurs durant la descente. C'est d'ailleurs pendant le trajet retour que nous prendrons les onze premières photos qui illustrent cette page (sur lesquelles on pourra reconnaître des nuages et un éclairage de milieu de journée). Nous retrouvons notre voiture au col de Prato vers 15 heures, ce qui nous permettra de nous rafraîchir une heure plus tard à la plage de l'Ostriconi. Sur la route, nous constatons que les nuages bourgeonnent maintenant fortement sur la Castagniccia, et je pense qu'il doit y avoir de bonnes averses, une autre façon de se rafraîchir pour les candidats du Monte San Petrone que nous avons croisés durant la descente... |