Le grand circuit du Ceppu est décrit dans le guide Fabrikant, pour une durée de 8h30. Toutefois plusieurs personnes qui avaient réalisé ce circuit en partie ou en totalité m'ont indiqué que cette durée était particulièrement optimiste, et que l'orientation entre les cols de Pittinaïa et d'Erbaghiolu n'était pas toujours évidente... Sylvain, qui avait réalisé un trek en notre compagnie l'année précédente, apprécie particulièrement Capu a u Ceppu puisqu'il l'avait déjà vaincu à deux reprises via le col d'Erbaghiolu. Lorsqu'il nous a proposé de nous accompagner pour tenter cette boucle, j'ai immédiatement accepté... Plutôt que de tenter de réaliser la boucle dans la journée, les expériences relatées nous ont conduits à prévoir une demi-journée supplémentaire assortie d'un bivouac. Petite contrainte : si Sylvain peut tenir deux jours avec ses provisions en eau, même sous la chaleur corse, ce n'est pas notre cas ! Il est donc nécessaire de trouver un lieu de bivouac où le réapprovisionnement en eau sera possible. Le petit lac du Ceppu paraissait une excellente option, mais on m'a indiqué que l'eau était stagnante, ce qui n'est pas bien terrible, même avec des pilules de Micropur... Restait les bergeries d'Erbaghiolu avec une source près du col de Bonassa indiqué sur les cartes ou bien les bergeries de Pittinaïa où on pouvait espérer un ruisseau non asséché en ce milieu du mois d'août... Le choix du sens du parcours allait régler ce dernier dilemme : comme Sylvain connaît bien le cheminement via le col d'Erbaghiolu, autant commencer avec la partie à découvrir en limitant ainsi les risques d'une galère de recherche de parcours en fin de balade. C'est donc aux bergeries de Pittinaïa accessibles en 3 heures environ selon le guide Fabrikant que nous prévoyons d'implanter notre bivouac. Un départ dans l'après-midi conviendra donc parfaitement. ![]()
Pour un affichage direct dans Google Earth : ceppu.kml Survolez le trajet avec Google Earth via Sitytrail.com et tracegps.com... Le mardi 16 août 2011 Sophie et moi retrouvons Sylvain à midi à Calvi ; nous en profitons pour acheter fougasses et pizzas pour le déjeuner, puis mettons le cap vers l'auberge de Bonifatu. Autour de 13 heures, le grand parking est bien rempli, mais nous trouvons tout de même de quoi nous garer. Plusieurs possibilités de randonnées classiques existent en effet à partir d'ici : on peut rejoindre les refuges de Carrozzu ou de l'Orto di u Piobbu, tous deux sur le GR20 ; le Tra Mare e Monti y fait étape ; de plus il y a des vasques dans la rivière de la Figarella... Mais c'est aussi un point de départ pour de nombreux autres objectifs moins connus et plus difficiles, dont Capu a u Ceppu. Nous nous installons aux tables en bois de la fontaine de Bonifatu situées une centaine de mètres en aval de l'auberge, près du dernier virage de la route. Après avoir pris notre temps pour profiter du pique-nique, nous remplissons à ras nos gourdes, et peaufinons nos sacs à dos, somme toute assez lourds, puisque nous emmenons notre matériel de bivouac, et des provisions pour trois repas. C'est finalement à 14h30 que nous prenons le cap des bergeries de Pittinaïa. Le début est particulièrement facile, puisqu'il faut emprunter le cheminement vers le refuge du Carrozzu. Une piste nous permet de gagner une petite centaine de mètres sur 1,5 km. Là où celle-ci franchit un gué sur le ruisseau du Lamitu en direction du refuge de l'Orto di u Piobbu, démarre le sentier vers le refuge du Carrozzu. La pente devient alors un peu plus raide, et nous arrivons vers 15h30 au vallon menant au col de Pittinaïa, ainsi d'ailleurs qu'au col de Taïta. C'est ici que nous allons quitter les axes de randonnées habituels, et nous repérons facilement en rive gauche du ruisseau le départ bien marqué du sentier. Après une bonne pause (nous ne sommes en effet pas pressés), nous nous engageons sur le sentier ; Une demi-heure plus tard, notre position, confirmée par le GPS nous indique que nous avons quitté le vallon principal et que nous sommes fort correctement engagés dans le vallon de Pittinaïa... Nous n'avons pas vu la bifurcation vers le col de Taïta qui selon le guide Fabrikant était le vallon principal ; le jour où nous voudrons aller dans cette autre vallon, il faudra se méfier... La pente est maintenant plutôt raide, mais le sentier reste toujours facile à parcourir ; en revanche nous sommes embêtés par de nombreuses mouches. Nous progressons lentement, et vers 17h, nous nous retrouvons à 1100 mètres, avec encore 250 mètres à gagner pour atteindre les bergeries. Un peu plus tard mon GPS commence à divaguer, ce qu'il fera jusqu'aux bergeries : la configuration des satellites en vue directe était devenue insuffisante, et la position était calculée en utilisant les signaux réfléchis sur les montagnes avoisinantes : elle était donc totalement inexacte. Ne vous fiez pas précisément à la trace GPS entre ce point et les bergeries ; elle a été reconstituée en fonction de la carte et de mes souvenirs ! Vers 1200 mètres, nous franchissons un ruisseau avec un débit tout à fait correct en provenance de Punta Pittinaïa. S'il n'y a pas d'eau aux bergeries, je pourrai toujours venir en rechercher ici, et je suis donc rassuré d'avoir connaissance de ce point de ravitaillement potentiel ! Après une nouvelle pause, nous reprenons notre cheminement, toujours relativement facile vers les bergeries. Nous les découvrirons vers 18h30. |
Le site est particulièrement sauvage avec à l'Ouest, les flancs des aiguilles de Pittinaïa et à l'Est, les Pinzi di Prete Canone dénommés également l'arête de la bergerie. Des bergeries, il ne reste que quelques petits murets, et il faut prospecter un peu pour trouver des emplacements de bivouac à la fois plats et dépourvus de végétation. Toujours ennuyés par les mouches, nous installons nos tentes, puis j'essaie de trouver une source pour le ravitaillement en eau. Je me dirige d'abord vers le ruisseau principal du vallon, pour constater qu'il est à sec : pas le moindre murmure qui pourrait faire penser à un filet d'eau sous les rochers ! J'imagine déjà devoir redescendre de quelques 150m pour la corvée d'eau, mais auparavant je tente le fond d'une faille secondaire très abrupte située une centaine de mètres à l'ouest des bergeries... Miracle : de fins ruissellements le long de feuilles allongées produisent de petits filets d'eau qui vont permettre de faire le plein ! Je retourne chercher les bouteilles vides et la bouilloire, et me rends vite compte qu'il va falloir beaucoup de temps pour remplir ces récipients qu'il n'est même pas possible de poser... N'étant pas suffisamment patient, j'essaie de trouver fortune un peu plus haut en escaladant un petit ressaut pas évident qu'il a d'ailleurs fallu purger d'un bloc particulièrement instable. Cette fois-ci c'est mieux : tout le débit se concentre sur une feuille unique, et je peux même poser le récipient à remplir ! Le dîner sera, comme d'habitude, composé essentiellement de soupe et de lyophilisés ; moins habituel, les mouches nous tiennent encore et toujours compagnie... Après le repas, Sylvain nous propose de monter au col de Pittinaïa pour profiter du coucher du soleil sur Paglia Orba et le Filosorma ; je décline l'offre, pour le regretter le lendemain, car l'ensemble de ces reliefs nous apparaîtront alors à contre-jour ! Sylvain y partira tout seul et nous rejoindra vers 21h, à la tombée de la nuit. Nous ne tardons pas à nous coucher, car nous avons prévu de nous lever aux aurores, afin de terminer la balade en milieu d'après-midi : nous avons en effet un rendez vous avec Eckard pour entamer un autre trek à partir de Barghiana. Le mercredi 17 août 2011 Vers 6h00, c'est le réveil ; il commence à faire clair avec un soleil qui se lève à 6h30. Les mouches sont de nouveau à l'affût ! Petit déjeuner, démontage de la tente, reconstitution des sacs à dos, complément de plein d'eau... il est 7h10 et nous voilà prêts à attaquer le col de Pittinaïa. Sylvain a quelques minutes de retard, nous lui donnons rendez-vous là haut. Cette première petite étape présente une pente relativement forte, mais le terrain est facile, le cheminement vers le col est évident, et les mouches continuent à nous accompagner. En arrivant, nous y découvrons le Filosorma sous un nouvel angle, avec Paglia Orba sur laquelle s'adosse Capu Tafanatu. Nous reconnaissons aussi de nombreux points clés de treks précédents, en particulier de celui en quête de l'Andatone. Tous ces reliefs sont malheureusement à l'ombre ou à contre-jour en cette heure matinale... Sylvain a, quant à lui, dû bénéficier d'un bel éclairage hier soir ! Vers le Sud-Ouest, la luminosité est bien meilleure, et nous reconnaissons Capu d'Orto au-dessus de Bocca Astenica. A l'Ouest, voilà Capu a u Ceppu ou au moins son antécime. Un pierrier semble conduire assez facilement au sommet, mais entre nous et ce pierrier, des barres rocheuses et couloirs inclinés désordonnés, ornés de conifères se succèdent et le cheminement immédiat n'a rien d'évident... Vers le Nord, des nuages envahissent la plaine autour de Calvi, mais Capu d'Occi émerge de la brume. Immédiatement au col, naît une arête rocheuse effilée qui sépare le vallon de Pittinaïa de celui de Meta dî Filu. Le Chien (1629m), tout près de nous, constitue le point culminant très caractéristique de cette arête. Vers le Nord-Est une autre arête mène à Capu di Meta di Filu. Progresser depuis ce col n'a rien d'évident dans aucune des directions ; seul le vallon de Sposata qui redescend vers le Filosorma semble accessible (itinéraire d'ailleurs décrit dans le guide Fabrikant), mais ce vallon n'est plus du tout praticable dans sa partie basse à cause du maquis. Heureusement, en direction du Ceppu, quelques cairns indiquent un cheminement qui s'enfonce entre les barres rocheuses. Après une bonne pause, nous repartons un peu après 8 heures, et même si nous n'avançons pas vite, le parcours marqué par de nombreux cairns est facile à suivre pour l'instant. Bonne nouvelle, plus aucune mouche... Bocca di Pittinaïa était manifestement la limite de leur territoire ! Après une demi-heure, nous arrivons sur une petite plate-forme dégagée, à peine plus élevée que le col, à 1640m d'altitude. Certes, le pierrier se rapproche, mais un cheminement complet vers celui-ci ne se dessine toujours pas. Après la plate-forme les cairns se raréfient, et nous nous demandons régulièrement si nous n'avons pas quitté la voie normale. En tout cas, dans ce labyrinthe, les options sont nombreuses, et à chaque bifurcation, il y a une décision à prendre. Nous nous débrouillons pas trop mal puisque nous arrivons à progresser sans aucun passage difficile, et sans faire le moindre demi-tour ! Lorsque enfin le pierrier tant convoité devient manifestement accessible, nous sommes une cinquantaine de mètres trop haut. Pour ma part je n'ai pas envie de le rejoindre, car je n'apprécie pas trop les pierriers (Sophie et moi avons déjà donné cette année pour monter au Padru) et j'entrevois une possibilité d'atteindre la crête située à portée de main. Sylvain n'a pas envie de tenter le diable, et préfèrerait se diriger vers le pierrier. Il accepte que je parte en reconnaissance, et fait une pause en compagnie de Sophie. Je suis suffisamment optimiste pour partir avec le sac à dos, et je dois avouer que j'ai beaucoup de chance, car le cheminement mène à une brèche dans une ligne de crête qui semble difficilement franchissable par ailleurs... De plus, on pourra manifestement poursuivre sur le versant Nord, bien moins escarpé. Je dépose mon sac à dos au col, et redescends un peu pour retrouver la vue de mes compagnons, afin de les inviter à me rejoindre. A mon tour maintenant de profiter d'une pause en attendant mes compagnons ! Le lac du Ceppu une centaine de mètres en contrebas fait bien sûr figure de vedette, surtout que j'avais envisagé un bivouac à cet endroit... Mais en arrivant à ce col c'est aussi un somptueux panorama qui se révèle brusquement avec la région de Calvi, et tous les hauts sommets au Nord et à l'Est ; seul le secteur Ouest est masqué par Capu a u Ceppu ! Je reconnais entre autres Monte Corona, Monte Padru que nous avons visité il y a cinq jours, A Muvrella, Monte Cinto, la Pointe des Eboulis, Punta Minuta, et toute la Grande Barrière jusqu'à Paglia Orba. |
Toutes les hésitations pour arriver à ce col nous ont fait perdre du temps, et il est déjà 10h30... Il va falloir se presser si nous voulons être de retour en milieu d'après-midi ! Nous commençons à longer la crête sur un terrain facile avec une végétation basse, mais très vite, nous nous retrouvons face à un champ d'aulnes qui semble occuper toute la partie haute de la cuvette. Répétition de tout à l'heure : Sylvain veut descendre une cinquantaine de mètres pour récupérer le pierrier qui rejoint Capu a u Ceppu depuis son lac, et moi je n'en ai pas envie : je le convaincs qu'il faut aller au moins tester deux autres options ; la crête elle-même, et surtout la limite entre les aulnes et la barre rocheuse d'une dizaine de mètres de haut qui constitue cette crête. En effet, j'ai pu constater que les aulnes offrent souvent un passage le long des barres rocheuses. Nouvelle exploration pour trouver... un vrai boulevard entre la barre rocheuse et les aulnes, comme si quelqu'un avait taillé un passage de plus de 1 mètre de large ! Sophie et Sylvain me suivent à distance dans ce long couloir. Petit souci tout de même, juste au pied du sommet, le couloir s'interrompt pour laisser place à une cheminée verticale de quelques trois mètres de haut... Je constate en me rapprochant que des passages permettront de rejoindre la crête, si la cheminée se révèlait difficile à négocier. Et là nouveau petit miracle : il y a des prises faciles, et surtout, un trou d'une vingtaine de centimètres de diamètre traversant de part en part le pan aval de la cheminée offre une prise de pied parfaite à mi-hauteur. Cette cheminée pourrait se confondre avec une échelle naturelle, certes dotée de marches un peu inhabituelles. J'arrive donc facilement au sommet de la cheminée, m'apprêtant à faire signe à mes compagnons de me rejoindre... En fait ceux-ci ont disparu... Je les revois quelques minutes plus tard sur l'arête ! Me voyant essayer de jouer au singe, ils ont considéré que cette cheminée serait trop difficile pour eux ; évidemment à distance il n'ont pas vu qu'il n'y avait en réalité aucune difficulté technique ! Le parcours de l'arête est lui aussi facile, sauf que Sophie n'apprécie pas avoir le vide des deux côtés ; elle mettra un certain temps à parcourir les quelques dizaines de mètres, ce qui n'arrangera pas le retard sur l'horaire prévu. Pour rejoindre le cairn sommital après ce dernier obstacle, il reste une bonne centaine de mètres à parcourir sur ce qu'on pourrait qualifier de pierrier désordonné quasi horizontal. Etant totalement déconcentré, je réussis à m'y étaler, en m'offrant au passage deux belles balafres sur la paume de la main droite, une troisième sur la jambe gauche au niveau du tibia ... et une séance pansements dès l'arrivée au sommet ! Il est 11h20 lorsque enfin nous arrivons à Capu a u Ceppu ; nous avons mis deux fois plus longtemps que prévu, mais le parcours réalisé entre le col de Pittinaïa et le sommet est varié, agréable, et sans doute le plus direct. La trace GPS entre ces deux points me paraît donc être une bonne référence, et doit pouvoir être parcourue en 1h30 à un rythme normal. Les panoramas entre mer et montagne valent incontestablement le déplacement. Côté mer, nous dominons le Nord-Ouest de la Corse entre le golfe de Porto et les environs de l'Île Rousse en passant par la Pointe de la Revellata et le golfe de Calvi ; côté montagne, la vue que nous avions au petit col s'est encore élargie, surtout vers le Sud où nous dominons maintenant l'ensemble du Filosorma. Parmi les zones qui viennent allonger la liste des objectifs futurs : en face de nous vers le Nord-Est, voici l'impressionnant ravin de Falcone, entouré de part et d'autre par d'innombrables aiguilles... vers l'Est, entre Capu di Meta di Filu, Capu Taïta et Capu Penne Rosse, les objectifs intéressants ne manquent pas non plus ! Vers l'Ouest, c'est la suite du parcours que j'essaie de visualiser : si rejoindre Capu Formiculaghiu via Bocca di u Terribule semble relativement évident, la suite dans les environs de Capu Sivaghiu l'est beaucoup moins, mais je ne suis pas inquiet puisque Sylvain va en être à son cinquième parcours entre Capu a u Ceppu et le col de l'Erbaghiolu. Ce qui m'inquiète en revanche c'est l'horaire : nous n'arriverons jamais à l'heure au rendez-vous avec Eckard. Avec un peu de chance nous allons pouvoir le contacter, car il doit être à l'aéroport d'Orly en attendant son vol pour Calvi, et le portable devrait passer depuis ce sommet. Je réussi effectivement à le joindre en lui expliquant notre retard, et du coup, nous décidons de transférer le point de rendez-vous à Galeria pour y passer une nuit, à priori au camping de ce village. Nous décalons nos projets futurs d'une journée. Eckard n'est pas du tout surpris par ce contretemps : il avait déjà réalisé cette boucle dans le sens inverse avec d'autres compagnons, et n'avait pas réussi à tenir les horaires prévus ! Maintenant, nous n'avons plus aucune raison de nous presser, nous prenons tout notre temps pour profiter du paysage et du casse-croûte. Nous resterons finalement une heure et demi autour du cairn sommital, durée qui ne doit pas être loin d'un record pour Sophie et moi sur un sommet Corse, à l'exception bien sûr de notre nuit passée dans l'abri au sommet de Monte Rotondo. |
En ajoutant les quatre heures de la veille il nous aura donc fallu 17 heures pour réaliser la boucle, soit deux fois plus que l'horaire annoncé dans le guide Fabrikant ! Sauf à avoir un sac à dos bien léger, à limiter la durée des pauses, et à éviter toute recherche d'itinéraire (en utilisant par exemple la trace GPS fournie sur cette page), cette boucle ne me paraît décidément pas réalisable en une seule journée ! Ce n'est finalement qu'autour de 21 heures, alors qu'il fait déjà nuit que nous retrouverons Eckard devant le camping de Galeria. Celui-ci est bien plein, mais heureusement il reste des chambres avec douche au-dessus de la réception : de vrais lits nous attendent et nous permettront de mieux récupérer ! Une aubaine en ce milieu de mois d'août. |