Ciottulu, encore...



Réalisé d'après les cartes IGN TOP25 4150 OT et 4250 OT Le profil du Trek
Téléchargez ciottulu.gpx, la trace GPS de la sortie avec 1414 cairns virtuels
(pour son utilisation, voir la page conseils) ; pour un affichage direct dans Google Earth : ciottulu.kml
Survolez le trajet avec Google Earth via Sitytrail.com et tracegps.com...




Rencontres à Montestremo
Le vendredi 25 juin 2010


                Au programme 2010, un trek de quatre jours extensible à cinq, avec comme objectif principal le tour de Paglia Orba par le col des Maures et la brèche des Géologues ; il aurait toutefois été trop simple de rejoindre le refuge de Ciottulu di i Mori par le GR20... Montestremo dans le Filosorma a de nouveau été retenu comme un point de départ promettant un itinéraire plus palpitant... Au programme initial, nous envisagions de rejoindre Ciottulu par les bergeries de Scaffone, les bergeries de Laoscella, le col de Serra Pianella (complètant ainsi notre projet de 2009), et de revenir par le col des Maures, une brèche entre Capu Rossu et Capu Tafonatu, Tana a l'Orsu et la vallée du Fango.
                Pas de location de voiture cette année pour Arnaud, Sophie et moi-même : Philippe nous a donné rendez-vous au camping de l'Ostriconi suite à notre « mise en jambe » sur le tour des Agriates. Après un stop pour un complément de provisions, Philippe nous emmène au gîte a Funtana de Montestremo. Nous y rencontrons François, et Sylvain, notre nouvelle recrue qui se présente sur Trekearth (les autres candidats sont présentés sur la page relatant notre trek de 2008 dans le secteur). Eckard devait aussi nous accompagner, mais de sérieux problèmes de genou l'ont conduit à Paris pour aller se faire soigner.
                Des mauvaises nouvelles s'accumulent : Philippe se rend compte qu'il a oublié sa corde, et pas de prêt possible au gîte de Montestremo... plus embêtant encore : il était parti en reconnaissance il y a quelques jours, mais n'avait pas retrouvé la trace pour gagner la bergerie de Scaffone ; de plus le terrain était très humide et glissant avec des traversées difficiles de torrent ; il estime que cela n'a pas dû s'arranger compte tenu des pluies récentes. Il propose donc d'abandonner l'idée de démarrer par les bergeries de Scaffone.
                Nous nous mettons alors d'accord pour une première étape facile vers le refuge de Puscaghia via le col de Capronale, suivie le lendemain par une remontée de la vallée de la Lonca, ou peut-être par la ligne de crête entre e Custole, Punta Silvastriccia et Capu a e Ghiarghiole. Cela nous permettra en outre de rencontrer Dume, le très sympathique gardien du refuge, qui venait tout juste de gagner un combat difficile contre le PNRC (le parc naturel régional de Corse), combat commenté dans la rubrique archives de son site. Argument supplémentaire pour passer par ce refuge : Philippe est persuadé que Dume pourra nous prêter une corde...
                François préfère pour sa part déclarer forfait, et remplacer les galères potentielles par quelques balades tranquilles sur des sentiers dans le secteur de la Tartagine ; en effet, les topos du tour de Paglia Orba ne l'inspirent pas particulièrement, et il a déjà à plusieurs reprises fait le trajet entre Montestremo et Puscaghia via le col de Capronale.
                Arnaud, Philippe, Sophie, Georges et Sylvain seront donc les cinq rescapés au départ de ce trek...


Arnaud Philippe Sophie Georges Sylvain


Première étape : de Montestremo aux refuge de Puscaghia.
Le samedi 26 juin 2010


Téléchargez cioteta1.gpx, la trace GPS de l'étape avec 314 cairns virtuels

                Comme nous avons une première étape pas trop longue et entièrement sur un bon sentier, nous nous levons relativement tard, pour partir à 9h15 à une altitude de 275m. Depuis le gîte de Montestremo, nous empruntons bien sûr le sentier en rive droite du Fango, qui mène aux ruines du couvent Ste Marie. Si celles-ci sont peu visibles depuis le sentier, Capu Tafonatu et son trou nous invitent en revanche à l'arrêt photo, d'autant plus que j'imagine faire un petit extra le lendemain après-midi pour aller le voir de près.
                Nous quittons maintenant l'itinéraire remontant la vallée du Fango, pour traverser la rivière. Il est 10h30, nous avons parcouru quelques 3km, pour gagner à peine une centaine de mètres. A partir d'ici, nous voici sur une montée régulière qui nous conduira au col de Capronale 5km plus loin et près de 1000m plus haut. En remontant la rive gauche du Fango, avant de s'enfoncer dans le vallon de Capronale, nous découvrons sur le versant opposé l'ampleur des ruines du couvent Ste Marie.
                Le sentier rejoint bientôt la piste qui remonte la rive gauche du Fango ; celle-ci semble praticable en véhicule, et nous rencontrerons d'ailleurs un peu plus haut une voiture stationnée que nous devinons être celle de Dume, le gardien du refuge de Puscaghia. La piste se transforme progressivement en un sentier non carrossable, qui reste toutefois large et bien entretenu. La montée se fait en grande partie sous couverture végétale ; au-dessus de 800m environ, celle-ci devient plus clairsemée, et nous faisons de nombreux arrêts pour profiter du paysage : la vallée du Fango, mais surtout les reliefs du Filosorma, avec la vire de l'Andatone et Capu Scaffone que nous commençons à apercevoir. Au loin Capu a u Ceppu émerge au-dessus de ces reliefs forts tourmentés. Nous avons croisé plusieurs sources aménagées, inutiles pour nous, car nous avions prévu d'emmener suffisamment d'eau pour le trajet... Si j'avais su, mon sac à dos aurait été allégé de 2kg !
                Les arrêts photo, de plus en plus nombreux, sont autant de prétextes pour nous reposer un peu... pour ma part, je commence à être bien fatigué avec mon sac relativement lourd, et Sylvain semble aussi peiner. Je suggère à Arnaud et Philippe que je sens un peu agacés par ces nombreux arrêts de nous attendre au sommet. Les voilà donc qui partent à vive allure, alors que Sylvain et moi continuons à avancer plus péniblement. Sophie reste avec nous, mais elle trouve que je ne suis vraiment pas en forme... Il est près de 13h, et nous sommes encore à 450 mètres du sommet. Nous décidons donc de casser la croûte ici, histoire de reprendre un peu d'énergie pour atteindre le col.
                Nous n'irons guère plus vite après le repas, puisqu'il nous faudra près de deux heures supplémentaires pour atteindre à 15h25 le col de Capronale à 1329m d'altitude... Sans doute un record de lenteur sur bon sentier en ce qui me concerne, lié peut-être à quelques séquelles des efforts de la veille. Arnaud et Philippe commençaient à s'inquiéter puisqu'ils nous attendent au col depuis 13h50... ils commençaient même à envisager de redescendre à notre recherche !
                Au col, nous dominons la vallée de la Lonca, et sa grande forêt que nous avions traversée pendant l'étape Ota Puscaghia de notre trek de 2008. Nous reconnaissons bien sûr Capu a u Cuccula, Punta di e Cricche, ainsi que la très caractéristique Punta di Calavalonda qui sépare la vallée de la Lonca de celle de la Calavalonda. En revanche le refuge de Puscaghia n'est pas encore visible.


9h10 : Derniers préparatifs pour le départ au gîte a Funtana de Montestremo La vallée du Fango, côté aval, depuis le gîte a Funtana de Montestremo 10h05 : Capu Tafonatu depuis les environs des ruines du couvent de Ste Marie Depuis les environs des ruines du couvent, Capu a a Penna (1591m) ; le col de Capronale est à gauche, hors photo 10h30 : Zoom sur les ruines du couvent Ste Marie, après avoir traversé le Fango

14h00 à 1000 mètres d'altitude : regard en arrière sur la vallée du Fango 14h40 à 1150m d'altitude : les reliefs tourmentés à l'est de Montestremo et plus loin à gauche, Capu a u Ceppu (1951m) Vers le nord-est, on  reconnaît la vire de l'Andatone, dominée par Punta di Campo Razzinu (1943m), Capu Scaffone (2075m) et Capu Rossu (2161m) Une partie de la ligne de crête reliant le col de Capronale à Capu Tafonatu ; e Custole (1721m) se détache

15h25 : Regard en arrière sur les derniers mètres avant le col de Capronale ; dans l'axe, Capu a a Media La belle plate-forme du col de Capronale Panorama vers l'est depuis le col de Capronale ; au centre, Capu di Guagnerola (1967m) Depuis le col de Capronale, la forêt de la vallée de la Lonca ; à gauche, Capu a a Cuccula (2049m) Depuis le col de Capronale, la ligne de crête direction ouest


                La descente vers le refuge est un peu plus longue que prévue : 1,5km et plus de 200 mètres à perdre. Nous y arrivons vers 16h20, une arrivée fort tardive par rapport à nos prévisions ! Dume n'est pas visible pour l'instant et nous installons donc nos tentes à côtés de celles qui ont été mises en place par le PNRC. A part nous cinq, seuls deux autres personnes, un père et son jeune fils passeront la nuit au refuge.
                Dume viendra nous saluer peu de temps après, et nous passerons de longs moments à discuter avec lui, de ses soucis avec le PNRC bien sûr, de l'itinéraire pour remonter la vallée de la Lonca le lendemain, et de bien d'autres sujets, dont la photographie, car Dume a été photographe professionnel... Il me reproche d'ailleurs gentiment de ne pas avoir monté le pare-soleil sur mon objectif ! Comme Philippe le supposait, Dume nous prêtera une corde pour les jours suivants. Ah si tous les gardiens de refuge étaient aussi accueillants que Dume ! Après avoir pu prendre une douche... chaude, nous finirons cette première journée par un dîner tranquille et sympathique.


16h50 à 1150 mètres d'altitude : la partie haute de la vallée de la Lonca 16h50 : le refuge de Puscaghia à côté du torrent de la Lonca Zoom sur les trois bâtiments du refuge de Puscaghia La passerelle traversant la Lonca à quelques pas du refuge de Puscaghia

Le bâtiment dortoir du refuge de Puscaghia (photo de Sylvain) Philippe (de dos), Sylvain et Dume (à droite) le gardien du refuge de Puscaghia Dume, le gardien du refuge de Puscaghia, s'entretient avec Arnaud en train de monter sa tente Le refuge et l'aire de campement de Puscaghia devant la vallée de la Lonca Zoom sur la partie haute de la vallée de la Lonca, notre parcours pour le lendemain


Deuxième étape : Du refuge de Puscaghia au refuge de Ciottulu di i Mori
Le dimanche 27 juin 2010


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                Cette seconde journée devrait être facile avec seulement 900m de montée, 3km en ligne droite, quelques 4km en tenant compte de petits crochets. Méfions nous tout de même de ne pas sous-estimer l'étape, comme ce fut le cas la veille, d'autant plus que cette fois-ci nous serons hors sentier, et que les sacs ne se sont pas beaucoup allégés depuis la veille. Cette fois-ci nous partons à 8h45. Premier obstacle : un taureau plutôt agressif n'a aucune envie de nous voir remonter la vallée de la Lonca, et il faudra l'aide de Dume, qui connaît son mauvais caractère, pour l'écarter du sentier au départ du refuge !
                Le sentier s'efface très vite, mais quelques traces et de rares cairns permettent de suivre le cheminement décrit avec soin par Dume. Il faut en effet bien s'écarter en rive gauche au-dessus d'un défilé de la Lonca, sans grimper trop haut. Le trajet tel que nous l'avons suivi est correct et peut donc servir de bonne référence si vous utilisez un GPS.
                Après une bonne grimpette, suivie d'une zone assez plane, nous dominons vers 1400m deux belles cascades. La suite du trajet est maintenant plus naturelle et malgré l'absence d'un sentier, quelques traces permettent de cheminer sans trop de difficultés. Un peu plus loin, dans un paysage de plus en plus chaotique, notre attention est retenue par les ruines d'une bergerie au pied d'un piton rocheux en rive droite... En fait ce sont des vaches ayant élu domicile à cet endroit qui ont attiré en premier notre regard : on se demande bien ce qu'elles peuvent faire ici ! Dume nous avait d'ailleurs prévenus que les ruines de la bergerie n'étaient pas facile à repérer...
                Nous longeons toujours la Lonca et ses cascades, quelques dizaines de mètres au-dessus de sa rive gauche, un peu gênés à deux reprises par la traversée de ruisseaux annexes encombrés par quelques aulnes. Nous rejoignons enfin le ruisseau de la Lonca vers 1620 mètres d'altitude. Nous nous offrons une pause d'un vingtaine de minutes et décidons de poursuivre en rive droite, apparemment moins encombrée par la végétation.
                Le cheminement devient maintenant très facile, et une centaine de mètres sous le col, à 12h45, nous décidons de prendre notre casse-croûte au calme, évitant ainsi l'affluence potentielle du GR20 et du refuge de Ciottulu. Après le repas, nous rejoindrons vite le col de Lonca puis il ne faudra plus qu'une vingtaine de minutes pour arriver à destination. Il est 14 heures, et je suis pour ma part en meilleure forme que la veille.
                Il n'a pas été très facile de trouver quatre emplacements de tente relativement horizontales, car toutes les bonnes places avaient déjà été prises par les tentes du PNRC. Nous finissons par trouver chacun un endroit acceptable, mais sommes assez éloignés les uns des autres. Après avoir monté nos tentes, nous avons droit à une bonne couverture nuageuse qui refroidit l'atmosphère, ce qui conduit à improviser une petite sieste dans nos sacs de couchage...
                En remettant mon nez dehors un peu plus tard, avec l'idée de grimper au trou du Tafonatu, la situation nuageuse n'est toujours pas engageante avec le trou qui continue à libérer les nuages s'accumulant sur son versant ouest : j' abandonne le projet d'y grimper aujourd'hui... demain, après le tour de Paglia Orba peut-être ?
                Arnaud, qui n'avait pas suffisamment de provisions pour une autonomie de quatre jours est allé dîner au refuge, alors que les quatre autres ont préféré utiliser leurs provisions en faisant ainsi baisser le poids des sacs à dos. Après le dîner, une température bien fraîche nous envoie dans nos sacs de couchages respectifs, bien avant la tombée de la nuit.


9h10 à: 1240m ; regard en arrière sur la vallée de la Lonca 9h40 à 1350m : au centre, un peu vers la gauche, on devine le col de Capronale (photo de Sylvain) Un pin Laricio sur fond de vallée de la Lonca (photo de Sylvain) 10h15 à 1390m : deux cascades successives du ruisseau de la Lonca

Les reliefs en bordure nord-ouest de la vallée de la Lonca On peut deviner la suite du cheminement en rive gauche de la Lonca 10h35 à 1440m : la partie la plus sauvage de la haute vallée de la Lonca Sur la rive nord, des vaches ont réussi à investir les bergeries ruinées de Terrici 11h40 à 1620m : point de traversée du ruisseau de la Lonca ; le cheminement vers le col devient facile

11h40 à 1620m : regard en arrière vers Punta di Calavalonda (1646m) Rochers remarquables à proximité du col de la Lonca Rochers remarquables à proximité du col de la Lonca 12h45 à 13h25 : notre lieu de pique-nique, une centaine de mètres au-dessous du col de la Lonca

13h40 à 1950m au col de la Lonca : regard en arrière sur la vallée de la Lonca ; au loin Capu di u Vitullu et Capu d'Orto A gauche, Punta Licciola et au-dessus de la crête de Furmicuccia, Monte Rotondo et Punta Artica Capu Tafonatu et Paglia Orba depuis le GR20 au col de la Lonca La zone de campement à proximité du refuge de Ciottulu (photo de Philippe) Depuis le refuge de Ciottulu, zoom sur les nuages travesant le trou du Tafonatu


Troisième étape : Le sommet du Tafonatu
Le lundi 28 juin 2010, matin


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                Lever plus matinal que les jours précédents, il faut admettre que nous nous étions couchés très tôt... Des prévisions d'orages isolés en fin d'après-midi nous engagent également à un départ de bonne heure avec les topos qui prévoient quelques 7 heures de marche. Après le petit déjeuner, vers 7h35, nous partons donc avec entrain et détermination, et des sacs légers, pour le tour de Paglia Orba...
                Une demi-heure plus tard, en arrivant au col des Maures, nous découvrons un paysage inattendu : tout le haut de la vallée de Laoscella est recouvert par un névé ! Philippe a de suite acquiescé quand j'ai estimé qu'il n'était pas raisonnable de nous y engager sans crampons, d'autant plus que plusieurs couloirs raides, avec sans doute d'autres névés, seraient à franchir sur ce versant nord-ouest de Paglia Orba. Il fallait donc modifier nos plans, et j'ai proposé une alternative logique compte tenu de notre position actuelle : monter au trou du Tafonatu ce matin, et aller explorer le versant sud-ouest de Paglia Orba, au-moins jusqu'à la brèche du Sphinx l'après-midi. Ce nouveau projet a de suite fait l'unanimité d'autant plus que seul Philippe avait déjà été au trou (et même au sommet) du Tafonatu...
                Depuis le col nous nous engageons donc sur le versant est, bien ensoleillé à cette heure-ci à la recherche de la première vire qui passe en contrebas du trou. Un passage un peu exposé juste après le col fait hésiter Sophie à se lancer sur ce trajet réputé exposé et aérien. Elle se laisse convaincre, et n'aura d'ailleurs aucun problème pour la suite. Les cairns nous mènent à l'entrée de la vire qui est effectivement assez impressionnante ; elle se révèle être d'une largeur acceptable, avec toutefois quelques passages nécessitant un surcroît d'attention.
                Arrivent maintenant les « pierres blanches » qu'il faut escalader pour rejoindre la vire supérieure menant au trou. Dans le sens de la montée, ce passage ne paraît pas très difficile, mais je veux bien croire que sa descente soit moins simple. En arrivant au sommet de ces pierres, voici la partie la plus impressionnante : il s'agit de désescalader un petit mur de cinq mètres de haut, juste au-dessus de la vire pas très large en cet endroit (voir photo ci-dessous). Après ce passage, la vire mène en quelques dizaines de mètres au trou. Nous y arrivons à 8h50
                La découverte du paysage côté ouest mérite à elle seule le déplacement ; elle s'étend du golfe de Porto à la pointe de la Revellata en passant par la vallée du Fango... et quelle vue plongeante sur la vire de l'Andatone que nous avons parcourue il y a deux ans !
                Côté est, nous apercevons Monte Cinto au-dessus du col des Maures, mais les reliefs sont moins photogéniques compte tenu du soleil à contre-jour à cette heure-ci. La splendide façade ouest de Paglia Orba est également mal éclairée... En revanche, nos tentes près du refuge bénéficient d'une belle lumière !


Petit névé à franchir non loin du col des Maures Depuis le col des Maures, vue sur le refuge de Ciottulu ; Punta a e Cricche au centre, et Capu a a Cuccula à droite Depuis le col des Maures, la vallée de Laoscella et ce névé de quelques 250m de long Depuis le col des Maures, on reconnaît Punta Minuta (2556m) et au premier plan à droite, la muraille de Paglia Orba La vire inférieure menant au trou du Tafonatu (photo d'Arnaud)

Le cairn indique le début de la montée vers la vire supérieure (photo de Sylvain) Désescalade un peu exposée sur la vire supérieure peu avant l'arrivée du trou du Tafonatu (photo d'Arnaud) Depuis le trou du Tafonatu, la vallée du Golo (photo de Sylvain) Zoom sur le refuge et l'aire de campement de Ciottulu di Mori depuis le trou du Tafonatu

Philippe a photographié le reste du groupe à côté du trou du Tafonatu La vallée du Fango depuis le trou du Tafonatu Sous le nuage au loin vers la droite, on peut deviner la pointe de la Revellata (située au nord-ouest de Calvi) La vire de l'Andatone depuis le trou du Tafonatu Le col des Maures depuis le trou du Tafonatu

Depuis le trou du Tafonatu, au second plan, Punta Minuta, Capu Larghia et Monte Cinto Depuis le trou du Tafonatu, le pilier ouest de Paglia Orba, emprunté par la voie normale vers le sommet Depuis le trou du Tafonatu, panorama vers le sud-est avec Monte Rotondo (2622m) au loin Depuis le trou du Tafonatu, les reliefs de la Restonica à gauche et Capu a u Tozzu à droite

Zoom sur Capu Rossu depuis le trou du Tafonatu Depuis le trou du Tafonatu, les reliefs à l'ouest (Capu a a Ghiallichiccia à droite) Depuis le trou du Tafonatu, la réserve de Scandola, au loin derrière Capu a a Ghiallichiccia La vallée du Golo et le golfe de Galéria depuis le trou du Tafonatu Au centre les éoliennes de Punta Aja et à droite, la pointe de la Revellata


                Il est bientôt dix heures et nous n'avons pas vu passer cette première heure... Philippe est allé explorer la suite de la vire (qui mène au sommet) et lorsqu'il réapparaît sur la vire, il a une attitude qui me semble inviter à le rejoindre (en tout cas, c'est ce que je me suis imaginé). Je lui propose de le rejoindre et d'emmener avec moi la corde de Dume qui était dans son sac à dos. Philippe accepte la proposition ; Arnaud et Sylvain ont également envie d'aller voir, mais Sophie trouve qu'elle en a fait assez et préfère rester sur place avec les sacs à dos...
                Nous voilà donc partis à quatre sur la vire qui mène à l'arête nord de Capu Tafonatu. Cette vire même si elle est plus tourmentée que les précédentes se parcourt peut-être plus facilement que les vires menant au trou. Arrivant à l'arête nord, la vue plongeante sur la ligne de crête menant à Capu Rossu est fort esthétique, et Arnaud s'installe sur un rocher en promontoire en considérant qu'il en a fait assez comme cela.
                Philippe Sylvain et moi-même poursuivons l'itinéraire cairné qui mène au pied d'une cheminée d'une bonne dizaine de mètres de haut, le seul obstacle un peu technique qui défend le sommet. Je regarde Philippe y grimper avec son aisance habituelle... Le bas de la cheminée comporte une dalle inclinée sans bonnes prises, mais dans ce domaine, j'avais été entraîné l'année précédente avec Philippe. Je m'y lance donc et dès que les prises sont atteintes, la montée devient relativement facile, bien plus qu'il n-y paraît. Me voilà donc au sommet de cette cheminée qui fait l'objet de beaucoup de discussions parmi les connaisseurs ! Sylvain, qui n'avait pas bénéficié de l'entraînement « dalles inclinées » a un peu de mal à rejoindre les premières prises, mais ensuite, il ramone sans problème le reste de la cheminée. Maintenant, le trajet vers le sommet contourne celui-ci pour finir par emprunter sur quelques mètres son arête sud, une simple formalité.
                La plate-forme sommitale est longue d'une dizaine de mètres et suffisamment large pour ne pas ressentir le gène du vide. Le panorama est bien sûr époustouflant, et seule Paglia Orba barre le tour d'horizon. Vers le sud, l'arête se poursuit vers le sommet central, à peine plus bas que nous. Sa finesse est remarquable, et c'est d'ailleurs sous celui-ci que se trouve le trou... Quel spectacle, et dire que j'ai failli ne jamais grimper ici ! Dans l'autre direction, nous faisons signe à Arnaud, perché sur son promontoire une cinquantaine de mètres plus bas...
                Il va falloir repartir, avec bien sûr cette fameuse cheminée à redescendre. Comme nous avons la corde de Dume, je préfère me faire assurer, d'autant plus qu'un rocher permet un ancrage idéal pour la corde. Sylvain et moi redescendons donc la cheminée, assurés par Philippe. Ce dernier nous rejoint, puis nous donne un petit cours d'escalade, avec démonstration à l'appui ; la leçon est facile à retenir, peut-être plus difficile à appliquer : « Ne pas coller son nez sur la paroi, pour pouvoir localiser et évaluer les prises de pied ». Nous retrouvons Arnaud sur son promontoire, et un peu plus tard Sophie qui nous attend au trou depuis environ une heure et demie.


La vire en direction du sommet du Tafonatu prise depuis le trou Le trou du Tafonatu depuis le début de la vire qui se dirige vers le sommet  (photo d'Arnaud) Regard en arrière depuis la vire qui se dirige vers le sommet (photo de Sylvain) Le sommet est la petite pyramide à gauche ; pour y arriver par la voie normale, il faut contourner cette éminence par la droite (photo de Sylvain) A quelques pas du sommet, vue sur la vallée du Fango et le golfe de Galéria (photo de Sylvain)

Sylvain et Georges au sommet du Tafonatu (photo de Philippe) Le sommet sud du Tafonatu depuis le sommet principal  (photo de Philippe) Le golfe de Porto fermé par Capu Rossu au centre de la photo  (photo de Sylvain) Au loin, la réserve de Scandola et tout à droite, le golfe de Galéria (photo de Sylvain)

En bas vers la gauche, la vire de l'Andatone dominée par Punta di Campo Razzinu, 1943m (photo de Sylvain) Au loin vers la droite, on devine la pointe de la Revellata située au nord-ouest de Calvi (photo de Sylvain) Au loin à gauche, Monte Corona et au loin à droite, Monte Padru ; Pic Von Cube tout à droite (photo d'Arnaud) La Grande Barrière menant à Punta Minuta ; Monte Cinto vers la droite (photo d'Arnaud) A droite la muraille nord-ouest de Paglia Orba ; au loin Punta Minuta et Monte Cinto (photo de Philippe)


                Départ vers midi pour rejoindre Ciottulu par la voie de l'oncle Chrisolo. Le sol doit être bien sec pour réaliser ce cheminement, car sinon les dalles inclinées constituant le socle du trou pourraient s'avérer glissantes. La suite en revanche est facile et non exposée ; si on est sujet au vertige, on sera bien plus à l'aise que par la voie normale. Voir cette page pour mon avis sur les difficultés relatives des voies vers Paglia Orba et Tafonatu.
                Sur la partie de l'itinéraire en face ouest du Tafonatu, et si on n'est pas sujet au vertige, on peut s'approcher à plusieurs reprises du bord de murs de quelques cinq cent mètres de haut... Nous y bénéficions d'une vue plongeante sur l'itinéraire réalisé en 2008 au cours de notre trek en quête de l'Andatone : la raide descente entre Capu a e Ghiarghiole et Punta Silvastriccia, quelques petits tronçons de la vire au pied du Tafonatu, et bien sûr toute la partie méridionale de la vire de l'Andatone, sans oublier Capu Scaffone. J'identifie bien sûr quelques objectifs futurs, comme par exemple Capu Rossu ou l'itinéraire qui rejoint Montestremo par Tana a l'Orsu et par la haute vallée du Fango...
                Arrivés sur l'arête sud de Capu Tafonatu, nous retrouvons la vue sur Paglia Orba, mais avons quelques hésitations sur la suite de l'itinéraire qui n'est pas très bien cairné dans ce secteur. Nous choisirons la bonne option, qui nous ramènera sur la partie supérieure d'une zone modérément raide parsemée de blocs de différentes tailles surmontant un éboulis. Depuis cet endroit une autre vire, assez longue, décrite dans les topos mène directement au trou. La descente des blocs puis de l'éboulis est facile, et nous retrouvons le sentier du col des Maures, non loin du refuge où nous arrivons à 13h15. Un pot au bar fêtera le retour de cette ascension improvisée. Le pique-nique quant à lui sera tiré du sac à dos, puisque nous avions prévu de déjeuner dans les envions de la brèche des Géologues !


La vire au départ de la voie de l'oncle Chrisolo et au loin le golfe de Porto (photo d'Arnaud) L'œil vu depuis le versant ouest du Tafonatu Arnaud Philippe et Sylvain  au-dessus de la muraille de 500 mètres de haut Le haut de la muraille au nord-ouest du trou du Tafonatu Le bas de la muraille au nord-ouest du trou du Tafonatu

Vers la gauche, Capu a e Ghiarghiole, puis Punta Silvastriccia et au loin le golfe de Porto Il est possible de rejoindre le pied du Tafonatu par les zones vertes entre Capu a e Ghiarghiole et Punta Silvastriccia Zoom sur le pied de Punta Silvastriccia (passage possible pour rejoindre le pied du Tafonatu) La vallée du Fango et le golfe de Galeria depuis le versant ouest du Tafonatu (photo de Sylvain)

La crête entre Punta di Campu Razzinu (1943m) et Capu Scaffone (2075m) Capu Rossu (2161m) et vers la gauche  au second plan, Capu a u Ceppu (1951m) La façade ouest de Capu Tafonatu ; le trou (au tiers gauche) est masqué Paglia Orba depuis une brèche au sud de Capu Tafonatu (photo d'Arnaud) Dernier couloir avant de rejoindre la face est de Capu Tafonatu (photo d'Arnaud)


Quatrième étape : En quête de la brèche du Sphinx
Le lundi 28 juin 2010, après-midi


Téléchargez cioteta4.gpx, la trace GPS de l'étape avec 146 cairns virtuels

                Il est 14 heures, et comme prévu, Philippe, Sylvain, Sophie et moi, mettons tranquillement le cap en direction de la brèche du Sphinx. Arnaud préfère quant à lui se balader dans le secteur et ira notamment explorer le sommet de Capu Ghiarghiole, un objectif de balade facile avec une vue splendide sur les reliefs du Filosorma. Nous suivons le GR20 aussi longtemps que celui-ci est à peu près horizontal, et continuons à flanc lorsque celui-ci plonge vers le col de Foggiale une petite centaine de mètres plus bas. Nous apercevons ce qui semble être la brèche du Sphinx en franchissant la crête reliant l'Epaule de Foggiale au col de même nom.
                Le cheminement devient progressivement chaotique avec même une petite barre rocheuse à franchir. Un peu après 15h, nous arrivons tant bien que mal à rejoindre cette brèche que nous avions identifiée tout à l'heure. Je suis surpris par la taille relativement modeste du rocher, et le doute s'installe sur la réalité de notre position... Si nous avions emmené la carte, nous aurions pu lire que la brèche se trouvait à 2161 mètres d'altitude, alors que nous sommes en fait à1970m ! Ce n'est donc qu'au retour à Ciottulu que nous avons eu la confirmation de notre erreur.
                Appelons donc se rocher qui domine d'une dizaine de mètres notre brèche le « Petit Sphinx », le vrai Sphinx doit dominer sa brèche d'une bonne cinquantaine de mètres... Toujours dans l'incertitude, nous grimpons la petite barre rocheuse, relativement exposée dominant le Petit Sphinx, puis tentons une remontée en direction de l'Epaule de Foggiale. Nous sommes rapidement coincés par un névé, et nous décidons de mettre fin notre exploration erratique vers 16h. Nous trouvons un cheminement un peu plus aisé pour revenir sur nos pas et rejoindre le Gr20.
                Comme nous avons décidé de monter à Paglia Orba par les cheminées de Foggiale le lendemain matin, nous en profitons pour visualiser un itinéraire direct entre Ciottulu et l'Epaule de Foggiale ; nous constatons que le terrain, même s'il est praticable, semble très casse-pattes : mieux vaudra donc commencer par un détour en direction du col des Maures pour rejoindre le pied des murailles sud de Paglia Orba ! Nous retrouvons le refuge et Arnaud autour de 17h, pour un repos bien mérité en cette fin d'après-midi.
                Le programme de la journée n'a certes pas cessé d'évoluer, mais l'escalade du sommet du Tafonatu compensait à elle seule, même au-delà de toute attente, l'abandon du tour de Paglia Orba. Quant au Petit-Sphinx, bof... avec un petit rappel qu'il est préférable de préparer un minimum une balade sur un terrain nouveau !


Le Petit Sphinx (1970m) et sa brèche devant les Cinque Frati (photo de Philippe) Depuis la brèche : au centre, la paroi sud de Paglia Orba (photo de Philippe) Capu Falu vers la gauche et les Cinque Frati vers la droite depuis la brèche du Petit Sphinx Le col de Foggiale depuis la brèche du Petit Sphinx

Le Petit Sphinx devant Punta Licciola ; à gauche, le lac de Calacuccia Depuis les environs du Petit Sphinx, zoom sur la crête de l'Inzecche menant à Capu Falu (à gauche) La vallée du Viro, depuis un pierrier au dessus du Petit Sphinx (photo de Philippe) Panorama vers le sud-est ; le rapace vole en direction de Monte Cardo au loin Punta Licciola (2235m) au centre et Punta di Tula (2142m) vers la droite



Cinquième étape : Palgia Orba par les cheminées de Foggiale
Le mard 29 juin 2010, matin


Voir la page du chapitre I, Paglia Orba par les cheminées de Foggiale : Au départ de Ciottulu di i Mori, la montée vers l'Epaule de Foggiale est facile, mais ensuite il faut négocier deux cheminées fort impressionnantes (une corde peut être utile). On retrouve la voie normale vers le sommet peu après la Combe des Chèvres. Le retour vers Ciottulu di i Mori est réalisé par une petite variante de la voie normale qui passe par le col des Maures.



Sixième étape : Descente vers le col de Verghio
Le mard 29 juin 2010, après-midi


Téléchargez cioteta6.gpx, la trace GPS de l'étape avec 324 cairns virtuels

                La suite de nos projets diverge maintenant : en effet, la descente programmée à l'origine via le col des Maures et Tana a l'Orsu ne sera pas possible à cause du même névé qui nous a barré la route la veille. Arnaud et Philippe retourneront donc à Montestremo (où se trouve la voiture de Philippe) via la vallée de la Lonca et une nuit à Puscaghia (en rendant la corde à Dume) ; ainsi Arnaud pourra facilement prendre son avion à Calvi le surlendemain. Sylvain veut rejoindre Albertacce, puis le bord de mer pour se reposer. Sophie et moi, nous avions prévu un second trek en étoile avec pour base le refuge de Sega dans la vallée du Tavignano : inutile donc de redescendre à Montestremo pour refaire de la route ensuite ! L'heure est déjà relativement avancée, nous sommes arrivés à Ciottulu à 14h15, avec un casse-croûte restant à engloutir et le rangement des sacs à dos à réaliser. Une étape pas trop longue s'impose donc, et nous choisissons en commun avec Sylvain de descendre nous revigorer à l'hôtel de Castel di Verghio.
                Nous quittons Arnaud et Philippe vers 15 heures, les sacs à dos à nouveau bien chargés. Le cheminement est particulièrement simple puisqu'il suffit de suivre le GR20 jusqu'à l'hôtel. Après avoir tangenté le col de Lonca, nous rejoignons, puis longeons le Golo. Nous nous offrons une halte d'une vingtaine de minutes à la splendide vasque du Plan de la Croix, là ou le Gr20 traverse une première fois le Golo, à gué. Cette fois-ci, la baignade ne sera pas au rendez-vous car le ciel est maintenant bien couvert, et il fait plutôt frisquet à 1550m d'altitude...
                Après avoir franchi à nouveau le Golo sur une passerelle, 150m plus bas, puis traversé les bergeries de Radule, le trajet devient monotone, car la forêt masque totalement le paysage. La fatigue aidant, la dernière heure paraît bien longue, d'autant plus que l'on pense être proche de l'arrivée : en effet, déjà à 2km du but, peu après l'intersection menant au lieu dit « le fer à cheval », nous entendons les voitures en contrebas montant au col de Verghio... Après plusieurs espoirs déçus d'arrivée, nous finissons par rejoindre la route et l'hôtel vers 18h30, fort fatigués, et bien contents de nous débarrasser de nos sacs à dos !
                Il est possible de planter les tentes sur l'aire attenante à l'hôtel réservée au camping, mais celle-ci est au bord de la route... Comme il reste de la place à l'hôtel, nous décidons de prendre une chambre à trois, histoire de pouvoir mieux nous reposer des efforts des journées précédentes. En revanche, le restaurant et le menu proposé ne nous attirent pas particulièrement, et nous préférons acheter des salades composées et surtout des fruits dans la petite épicerie à proximité. Nous dînerons donc dans notre chambre, depuis laquelle nous pourrons assister à la tombée de la nuit sur les reliefs au nord de l'hôtel, et notamment Paglia Orba...


1580m le long du Golo : Capu Tafonatu et Paglia Orba Parois dominant le Golo en rive gauche Le lit du Golo vers 1580 mètres d'altitude Vasques du Golo vers 1580 mètres d'altitude, un peu en amont du Plan de la Croix

A 1550m, la vasque du Plan de la Croix ; le GR20 traverse ici le Golo La vasque et la petite cascade du Plan de la Croix La petite cascade du Plan de la Croix Le Golo, juste en aval du Plan de la Croix La vallée du Golo et le GR20 en aval du Plan de la Croix

20h50 : les sommets autour de la haute vallée du Golo depuis l'hôtel Castel di Verghio (à gauche le sommet 2017m et à droite Punta Licciola (2235m) Zoom sur le sommet 2017m flanqué de son éminence rocheuse caractéristique Zoom sur  Paglia Orba en partie masquée par Punta di Tula ; à gauche, émerge Capu Tafonatu Direction nord-est, Monte Cinto vers la gauche et Cima a i Mori vers la droite




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