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Le 2 juillet 2007 Téléchargez agriate1.gpx, la trace GPS de la randonnée avec 171 cairns virtuels (pour son utilisation, voir la page conseils) ; pour un affichage direct dans Google Earth : agriate1.kml |
Après notre balade bien fatigante à Capu Falu la veille, le programme sportif de cette journée devait nécessairement être léger, et a d'ailleurs commencé par une grasse matinée ! Pour l'après-midi, pas de grande envie d'utiliser la voiture, ni de passer toute l'après-midi à la plage de l'Ostriconi, proche de notre résidence durant cette première partie du séjour en Corse en 2007. Je me suis alors rappelé une petite balade faite en 1999, par une météo plutôt incertaine, le long de la côte ouest des Agriates. Ce jour-là, après avoir essuyé quelques gouttes de pluie, nous avions fait demi-tour après avoir aperçu la petite plage de l'Acciolu, en nous disant qu'il faudrait bien descendre sur cette plage une prochaine fois ! Une température relativement basse pour la saison, associée à un beau ciel bleu constituent une situation météorologique idéale pour une balade le long du littoral, et le programme de l'après-midi était donc tout trouvé : deux petites heures pour l'aller, une heure sur la plage de l'Acciolu, deux heures pour le retour, sans oublier de visiter au passage les ruines de la tour génoise de l'Ostriconi. Le cheminement est très facile à suivre : il suffit tout simplement d'emprunter le sentier du littoral qui fait le tour des Agriates. Celui-ci commence à l'extrémité est de la plage de l'Ostriconi. Divers cheminements permettent de rejoindre ce point, mais le plus agréable est sans aucun doute de se garer au-dessus de l'extrémité ouest de la plage de l'Ostriconi, le long de l'ancienne route nationale bordant la côte qui sert aujourd'hui de parking. Depuis ce point, la vue sur la plage de l'Ostriconi et la côte Ouest des Agriates est splendide. Au milieu de cette photo prise depuis le bord de route, on voit d'ailleurs bien Punta di l'Acciolu, qui avec ses 174m est le point culminant dans ce secteur ; la plage se trouve au pied de cet petit sommet, quelques 500 mètres à l'est de celui-ci. A partir de là une descente un peu raide mène à la plage de l'Ostriconi ; il suffit de longer la plage jusqu'à son extrémité Est... Cette plage étant magnifique, attention à ne pas être trop tenté par un premier bain : vous aurez de fortes chances de ne pas vouloir continuer la balade... Réservez donc ce rafraîchissement pour le chemin du retour ! A moins que vous résidiez au village de vacances de l'Ostriconi, évitez de suivre la trace GPS jusqu'à la plage, puisqu'elle se situe dans une propriété privée ; j'ai rajouté sur la carte une trace en pointillé depuis le bord de la route ; elle rejoint la trace après 400 mètres à peine. Partis de notre résidence à 13h45, nous atteignons la plage 20 minutes plus tard. Nous réussissons à la longer sans nous arrêter, et nous voilà sur le sentier du littoral à 14h15. Dès le départ, j'essaie de repérer les vestiges de la tour de l'Ostriconi sur la petite ligne de crête avant l'anse Vana, mais ce n'est pas très facile... Nous verrons plus en détail au retour car le sentier contourne cette ligne de crête, avec d'ailleurs plusieurs options plus ou moins proches de la côte. Après être redescendus sur le sable de l'anse Vana, à nouveau plusieurs options permettent de poursuivre la balade ; nous avons choisi celle qui est le plus à l'ouest, mais je crois bien que lors de la première balade en 1999, nous sommes restés sur le sentier au fond du vallon de Sualelli. Les sentiers se rejoignent avant de grimper vers un petit plateau dominé par Monte Orlandu. C'est à 15h25 que nous arriverons au pied de Punta di l'Acciolu qui domine la plage que nous apercevons en contrebas. |
Il est facile de descendre vers la plage si on poursuit le chemin du littoral sur quelques centaines de mètres ; il faut alors revenir en arrière par un bon sentier visible sur la seconde photo, et longer les deux petites plages de galets plus à l'est. Un autre sentier descend plus directement sur la plage, mais celui-ci présente quelques passages un peu raides, sans pour autant être dangereux. Nous serons installés sur la plage à 15h45, rejoignant une dizaine d'autres estivants arrivés par bateau. Nous y resterons en fait jusqu'à 18h30, avec donc un retour relativement tardif à la clef ! Sur le chemin du retour, le soleil bien bas sur l'horizon nous offre de beaux spectacles sur la mer, avec l'Ile Rousse à l'horizon. Vers le sud-ouest, les reliefs se sont bien dégagés, comme par exemple le point culminant visible depuis cette région, Monte Padru (2393m). Après être redescendus vers l'anse Vana, nous quittons le sentier pour gravir la ligne de crête. Bien que le terrain ne soit pas très commode, on arrive à progresser sans trop d'efforts pour gagner la cinquantaine de mètres. Sur la ligne de crête, nous découvrons, non seulement les vestiges de la tour génoise, mais aussi d'autres ruines de bâtiments, sans doute des dépendances. Par ailleurs plusieurs constructions d'environ un mètre cinquante de haut, en forme de totem, apparaissent le long de la ligne de crête. Le soleil maintenant très bas sur l'horizon confère à ces constructions de splendides couleurs. Nous passerons une petite demi-heure à découvrir cette ligne de crête, ce qui nous permettra d'assister au coucher du soleil sur la plage de l'Ostriconi, pour une arrivée à notre résidence un peu après 21 heures... Si nous avions tenu nos prévisions, nous serions rentrés avant 19 heures, mais nous sommes tous ravis d'avoir profité un peu plus longtemps de cette après-midi fort agréable. |
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Le 5 juillet 2007 Téléchargez agriate2.gpx, la trace GPS de la randonnée avec 365 cairns virtuels (pour son utilisation, voir la page conseils) pour un affichage direct dans Google Earth : agriate2.kml S'il fallait désigner la plus belle plage de Corse, Saleccia serait sans aucun doute parmi les prétendantes... Cela dit, si beaucoup d'estivants en ont entendu parler, peu la connaissent ou feront l'effort de la découvrir un jour. Parmi les solutions pour y accéder figurent le 4*4, car une piste permet d'atteindre un camping à quelques centaines de mètres de la plage, et bien entendu le bateau. Il n'y a toutefois pas de débarcadère, et sauf si vous utilisez une petite embarcation privée vous ne pourrez pas y accoster... A Saint-Florent, il y a bien des bateaux qui proposent des excursions vers les plages du Loto (ou Lodo), et de Saleccia, mais on vous débarquera en fait sur la plage du Loto, et on vous expliquera comment arriver à Saleccia après une balade de 45 (bonnes) minutes à pieds... et si vous revenez de Saleccia à la plage du Loto par la côte, il vous faudra compter au moins une heure quinze pour ce trajet ! Pour aller à Saleccia, cette dernière option est fort raisonnable, si vous ne voulez pas réaliser une plus grande balade telle celle indiquée sur cette page... mais il faudra que vous soyez un peu préparé psychologiquement : il n'est pas facile de quitter la plage du Loto, car elle aussi est splendide ! En tout cas il convient de partir avec un des premiers bateaux le matin, et de reprendre le dernier bateau du soir pour pouvoir profiter de ces deux merveilles ! En ce qui nous concerne, une première tentative avec des amis ayant de jeunes enfants a avorté en 1999. Nous avions bien réservé un aller-retour Saint-Florent Loto, avec un départ par le premier bateau et un retour par le dernier bateau... arrivés au port on nous annonce que les rotations de la journée sont annulées, car un vent de Nord trop fort empêche d'accéder au débarcadère de la plage du Loto... Etant à Saint-Florent, nous avons alors reprogrammé cette journée en garant nos voitures sur les hauteurs de l'anse de Fornali après avoir emprunté une bonne piste, et en tentant l'aller-retour à pied jusqu'à la plage du Loto... En fait pour atteindre cet objectif il aurait fallu réaliser 6 heures de marche AR, bien trop pour les enfants de nos amis qui n'avaient pas trop l'habitude de faire de grandes marches... Nous nous étions en fait arrêtés dans une petite crique entre Punta di Ceppo et la plage de Fiume Santo. Ce n'est qu'en 2005 que nous avons vu pour la première fois les plages du Loto et de Saleccia, mais c'était lors d'une balade en avion... Vous trouverez d'ailleurs des photos aériennes de ces deux plages ici et là... |
En 2007, comme nous logions pas trop loin de Saint-Florent, une balade comprenant Saleccia était dès le départ au programme... Comme nous n' étions que trois, plutôt bon marcheurs, un aller retour depuis l'anse de Fornali jusqu'à Saleccia était parfaitement envisageable... Mais plutôt que de faire deux fois le même trajet en aller retour, nous avons trouvé bien plus agréable et un peu moins long de partir de Saint-Florent en bateau et de revenir à Saint-Florent même à pied... La veille, nous réservons le second bateau de la journée à10h15 ; bonne surprise, l'aller simple est tout à fait possible et coûte deux fois moins cher que l'aller-retour... mauvaise surprise, les rotations risquent d'être annulées, en fonction des prévisions de vent de nord ouest pour le lendemain ! Il faudra appeler le lendemain matin pour vérifier si les rotations auront lieu ou non... Cette incertitude ne nous empêchera pas de dormir, car cette fois-ci, si les rotations sont annulées, on fera l'aller retour Saleccia à pied, c'est décidé ! Nous partons de notre résidence aux alentours de 9 heures sans savoir si les rotations sont annulées ou non, d'autant plus que le vent a soufflé fort durant la nuit. En approchant de Saint Florent, un coup de fil nous indique que le premier bateau est bien parti, et que les rotations vont probablement se poursuivre... Cap donc vers Saint Florent, où nous trouvons un emplacement pour se garer à environ un kilomètre du port (inutile de se garer au parking payant du port puisque nous rentrerons par un autre chemin). Nous embarquons donc vers 10h10, et à ce moment précis, nous nous rendons compte que l'appareil photo a été oublié dans la voiture ! Impossible d'aller le chercher en cinq minutes, mais des places restent disponibles pour le bateau suivant à 11h15... Après quelques hésitations, nous décidons finalement de décaler notre départ ... après tout nous n'aurons pas de contrainte de dernier bateau pour le retour ! Le deuxième embarquement sera le bon, et il nous faudra une demi-heure pour atteindre le débarcadère de la plage du Loto. Durant le parcours, certes un peu chahutés, nous aurons l'occasion d'identifier quelques points clés du retour par le sentier, notamment la pointe et la tour génoise de Mortella. La plage du Loto, bien abritée des vagues tient toutes ses promesses, mais nous nous contenterons de remplacer les tongues par nos chaussures de marche, pour repartir immédiatement vers Saleccia par la voie la plus directe, c'est à dire par une piste ne faisant que peu de détours. Un panneau permet de bifurquer et d'éviter le camping, mais nous ignorons un second panneau indiquant la direction de la plage, pour prendre quelques sentes relativement tortueuses traversant directement la pinède. Cette option nous permet d'arriver vers 12h50 en plein milieu de cette plage de plus d'un kilomètre de long, en un endroit plutôt peu fréquenté : on trouve des estivants aux deux extrémités, côté camping et côté arrivée fléchée depuis la plage du Loto. Avant le pique-nique, nous profitons d'une baignade agrémentée par des vagues relativement puissantes... Nous trouvons rapidement un splendide emplacement dans la pinède à l'abri du vent pour nous jeter sur nos provisions... Après le repas, petit aller-retour vers l'extrémité ouest de la plage, puis nouvelles séances de baignades dans les rouleaux jusqu'aux alentours de 15h. |
Le temps de quitter la plage par son extrémité Est, nous aurons finalement passé deux heures et demi sur la plage de Saleccia et dans sa pinède, ce qui nous paraît raisonnable ; aucun regret, en tout cas, d'avoir perdu une heure pour avoir l'appareil photo avec nous ! Le parcours côtier jusqu'à la plage du Loto se fait par un bon sentier venant frôler l'extrémité Nord des Agriates à Punta di Curza, et il serait vraiment dommage de ne pas le réaliser pour gagner une demi-heure sur l'horaire... Nous profitons en prime, grâce au vent, d'une atmosphère peu brumeuse qui laisse découvrir la quasi-totalité de la côte Est du Cap Corse ! En estimant qu'il nous faudra encore nettement plus de trois heures pour atteindre Saint-Florent, nous ne ferons pas, à 16h20, d'arrêt baignade à la plage du Loto. Un peu plus tard, Punta Cavallata appelé également rocher du Sphinx à cause de sa forme caractéristique, nous révèle des ruines desservies par un bel escalier taillé dans les rochers. Plutôt que de contourner Punta Mortella, nous grimpons un petit col d'une soixantaine de mètres de haut pour découvrir l'ancien sémaphore, puis le phare et la tour génoise de Murtella (ou Mortella sur la carte IGN). Une pause d'une dizaine de minutes nous permettra de prendre de nombreuses photos de cette tour si caractéristique dont un pan de mur complet est en excellent état, alors que le reste est effondré. Vers 18 heures, arrêt forcé à la plage de Fiume Santu, car il n'est pas possible de sauter le petit bras de rivière qui la traverse... Il faut donc se déchausser, traverser, puis remettre chaussettes et chaussures tout en évitant de rajouter trop de sable... En approchant de l'anse de Fornali, il faut se méfier un peu, car plusieurs options sont parfois offertes, et certaines mènent vers des propriétés privées. Il sera 19h15 lorsque nous retrouverons le parking où nous avions laissé les voitures huit ans plus tôt, et il faudra encore suivre la piste, puis longer les plages de Saint-Florent, avant d'atteindre autour de 20 heures notre voiture. Cette journée a été bien réussie, et si vous êtes prêts à réaliser quelques 6 heures de marche dans la journée, pour aller à Saleccia, la formule retenue est une splendide alternative à un aller-retour en bateau jusqu'à la plage du Loto |
Téléchargez agriate3.gpx, la trace GPS de la randonnée avec 760 cairns virtuels (pour son utilisation, voir la page conseils) ; pour un affichage direct dans Google Earth : agriate3.kml Survolez le trajet avec Google Earth via Sitytrail.com et tracegps.com... |
En première partie de notre séjour d'une dizaine de jours en Corse en 2010, Sophie, Arnaud et moi-même avions prévu une mise en jambes dans le désert des Agriates : une arrivée à l'aéroport de Bastia à 11 heures devait nous permettre de nous rendre à St Florent en taxi, d'y acheter une recharge de gaz, de prendre le bateau jusqu'à la plage du Lodo, puis après une petite marche de 45 minutes, de planter notre tente au camping de Saleccia... et surtout d'imaginer une fin de journée farniente sur cette magnifique plage de Saleccia. Le lendemain, nous avions prévu un départ matinal, en pleine forme, pour suivre le sentier des douaniers jusqu'à l'Ostriconi où Philippe devait passer nous prendre à 18 heures pour nous emmener à Barghiana, dans le Filosorma, point de départ d'un trek plus aérien avec d'autres compagnons... La grève contre la réforme de la retraite en ce jeudi 24 juin 2010 a quelque peu bouleversé ce programme : notre vol au départ de Paris Orly a été très retardé, pour finalement partir autour de 15 heures. Plutôt contents d'arriver à destination malgré cette grève , nous récupérons nos sacs à dos à l'aéroport de Bastia à 17 heures. Malheureusement, plus question de prendre un bateau à Saint Florent... Compte tenu de notre rendez-vous avec Philippe, deux options s'offrent alors à nous : annuler cette première randonnée et aller planter notre tente au camping de l'Ostriconi, ou bien faire le tour complet des Agriates en 24 heures chrono, avec un départ de Saint Florent autour de 18 heures. Ayant tous des fourmis dans les jambes après cette journée d'attente, nous nous décidons à l'unanimité pour cette seconde option, quitte à devoir utiliser nos frontales pour arriver au camping de Saleccia... Nous voilà donc dans un taxi pour Saint Florent ; je demande au chauffeur de nous emmener aussi loin que possible sur la piste carrossable longeant la côte sur quelques kilomètres, histoire de gagner un peu de temps, et tant pis pour la recharge de gaz, nous avons quelques provisions pouvant se manger froides. Le chauffeur déclarant forfait au premier point de la piste où un demi-tour est possible, nous n'écourtons guère notre trajet, mais gagnons tout de même plus de 2 kilomètres par rapport à un départ de la ville même de Saint Florent. |
C'est donc peu après 18 heures que nous débutons notre tour des Agriates, avec des sacs à dos plutôt lourds pour les besoins de ce trek, puisque nous sommes équipés pour la montagne, avec des provisions pour plusieurs jours. Dans un souci d'écourter un maximum cette première étape, nous ne rejoignons pas le bord de mer à l'anse de Fornali (comme décrit dans le chapitre II de cette page). La piste permet une progression rapide ; à un moment, une barrière interdit le passage de véhicules, mais un passage pour piétons et l'absence de panneau d'interdiction nous rassure pour continuer sur la piste. Arrivés à la hauteur de Punta di Cepo, la piste bifurque vers l'ancien bagne de la pointe, mais un sentier bien tracé permet de rejoindre directement la côte à l'est de la pointe, après seulement 45 minutes de marche. A cet instant, nous sommes plutôt optimistes, et pensons arriver au camping de Saleccia bien avant la tombée de la nuit. Même si le rythme se ralentit quelque peu sur le sentier du littoral, nous arrivons à 19h10 au gué du Fiume Santu que nous franchissons en une dizaine de minutes, le temps de se déchausser, de rechercher le passage le moins profond, de franchir le gué avec de l'eau à mi-cuisses, et de se rechausser. Nous voilà repartis vers la tour génoise de Mortella, éclairée par le soleil bientôt au couchant. C'est à cette tour génoise que nous faisons un mauvais choix : plutôt que de rejoindre le secteur de Punta Cavallata par la colline où se trouve le phare de Mortella (comme lors du parcours du chapitre II), nous avons décidé de continuer à longer la côte sur un itinéraire bis, en évitant tout de même la pointe de la Mortella... En fait, le sentier littoral s'amenuise, puis disparaît, et il nous faudra escalader quelques rochers parfois exposés pour éviter le demi-tour ! Dans l'opération, un passage un peu physique, associé à la fatigue et sans doute à un peu d'énervement me gratifiera d'une crampe qui se rappellera à plusieurs reprises jusqu'en fin de journée, en ralentissant sérieusement l'allure du groupe... avec des inquiétudes pour le lendemain et les jours suivants... mais heureusement, il n'y aura pas d'autre récidive ! En tout cas cette portion du littoral est à éviter si vous n'avez pas le pied sûr. Voici maintenant Punta Cavallata, aussi nommée pointe du Sphinx, et enfin la plage du Lodo où nous aurions dû arriver en bateau quelques six heures plus tôt. Nous longeons la plage bien entendu déserte à cette heure-ci, sans envisager de pause baignade ; il est en effet 21 heures, et le soleil qui est masqué par les collines depuis fort longtemps va se coucher dans cinq minutes. Nous prévoyons maintenant une arrivée au camping à 21h45, juste de quoi éviter de sortir les lampes frontales ! Cap direct, bien sûr, vers le camping sans passer par la plage de Saleccia... Tout se passe pour le mieux jusqu'à 500 mètres du camping où une nappe d'eau peu engageante et semble-t-il assez profonde recouvre la piste sur plusieurs dizaines de mètres. Il commence à faire nuit, et Arnaud qui n'a vraiment pas envie de s'y engager, propose de planter la tente sur place, ou bien de faire le tour de la plage de Saleccia. Comme il ne nous reste pas beaucoup d'eau potable, l'option de camper et dîner ici ne me plaît pas, et rajouter deux kilomètres en passant par la plage de nuit n'est pas non plus attrayant... Je me déchausse et pars donc en reconnaissance dans la nappe d'eau, pour m'apercevoir que le sol n'est pas vaseux et que l'eau ne dépasse pas les genoux. Voilà donc Sophie et Arnaud qui m'emboîtent le pas... Nous nous rechaussons pour découvrir une centaine de mètres plus loin une seconde nappe d'eau...et rebelotte, en utilisant les lampes frontales cette fois. C'est seulement à 22 heures, par nuit noire, que nous arrivons à la réception du camping... Le temps de monter nos tentes, de dîner, de prendre une douche, chaude, nous nous coucherons à 23h30, bien fatigués, alors que nous aurions dû être bien reposés par une fin de journée sur la plage de Saleccia. Le départ du lendemain sera quant à lui retardé à 7 heures, avec un réveil programmé au lever du soleil (5h45) |
Après une courte nuit, lever à l'heure prévu, petit déjeuner frugal sans boisson chaude, et sans possibilité de prendre un café au restaurant du camping qui ouvre à 9 heures... Nous tiendrons à peu près les délais pour partir à l'heure prévu. Les topos indiquent une étape de l'ordre de 8 à 9 heures de marche, ce qui devrait nous laisser deux à trois heures de repos ou de baignade sur les différentes plages du parcours. Après avoir trouvé la sortie du camping (nous étions en fait entré côté jardin), nous voilà sur la piste qui rejoint la plage de Saleccia à son extrémité ouest. Malgré la qualité du site, nous négligeons bien évidemment une baignade matinale : autant avancer pendant que la température est agréablement fraîche ! Alors que nous longeons le bord de mer depuis une petite heure, juste après cale di Fecciajo, deux options nous semblent proposées : passer près d'une construction assez imposante sur une colline, ou bien continuer à longer la côte. Par goût du changement, je choisis la première... Arrivés près de la maison, je cherche sans succès la suite de l'itinéraire. Il va falloir redescendre ! Une table et un banc nous permettent de profiter du paysage en direction de Saleccia et du Cap Corse, mais nous limitons la pause à une dizaine de minutes... Si nous voulons arriver à l'heure, mieux vaut ne pas faire beaucoup d'erreurs d'itinéraires de ce genre ! Nous voilà donc repartis en longeant la côte ; nous passons Punta di Mignola, le point le plus au nord des Agriates, marqué par un énorme cairn. Ensuite voilà Punta di Trave, et juste avant la plage de Trave, une petite anse, avec des fonds magnifiques semble nous inviter à la baignade... mais pas question d'aller perdre une demi-heure alors que nous sommes fort loin de l'arrivée ! Arnaud nous précède d'une centaine de mètres pour traverser la plage de Trave. Des plaisanciers ont passé la nuit dans la rade et évoluent dans une annexe à proximité de leurs bateaux. A mi-chemin sur la plage, voilà un paquet que j'identifie comme pouvant être une tente. Les plaisanciers l'auraient-ils oubliée sur la plage, ou bien celle-ci aurait-elle été rejetée par la mer ? Bien que je trouve la présence de ce paquet assez bizarre, je poursuis mon chemin sans autre forme de procès. Une demi-heure plus tard, nous arrivons près de la plage de Guignu, où un panneau « source » pointe vers une petite anse juste avant la plage... Ce panneau est fort bien venu pour indiquer une source aménagée à un emplacement invraisemblable, à quelques mètres de la mer. La source coulerait en permanence et elle est bien placée pour éviter d'emmener une trop grande quantité d'eau pour cette balade. Arnaud, en enlevant son sac à dos à côté de la source s'aperçoit qu'il a perdu sa tente !!! Je fais bien entendu le rapprochement avec le paquet abandonné au milieu de la plage de Trave... à une demi-heure d'ici... Je m'en veux de ne pas y avoir pensé en temps utile ! Compte tenu de la distance raisonnable, Arnaud décide bien-sûr de la rechercher... ce qui permettra à Sophie et moi de faire une longue pause baignade, malgré une mer anormalement fraîche en cette fin juin. Arnaud retrouve sa tente à l'endroit indiqué, et après son aller-retour à rythme soutenu, il n'a même pas envie de se rafraîchir dans la mer. A 10h30, une heure après y être arrivés, nous voilà repartis pour la traversée de la plage de Guignu. Nous apercevons sur la petite colline à l'ouest de la plage les pagliaghji (cabanes) d'Alga Putrica qui peuvent être louées. Après Punta di Petra Alta, voici la Marina de Malfalcu, l'anse la plus profonde du parcours. Le sentier s'élargit quelque peu pour ressembler à une piste. Après avoir atteint la pointe de Malfalcu, un peu avant Punta Taglia Carne, nous voilà devant un spectacle inattendu : là où la piste devient impraticable, un groupe de 4x4 est en train de réaliser un franchissement impressionnant de rochers, pour descendre dans une mer, certes peu profonde mais à fond rocheux... avant de remonter une cinquantaine de mètres plus loin une nouvelle barre rocheuse pour retrouver la piste. Franchement, je n'aurais pas pensé que de tels franchissements étaient possibles, mais pas de quoi m'attirer vers ce type de sport ! La piste coupe un peu à l'intérieur des terres aux environs de Punta Taglia Carne, et permet à nouveau une progression rapide. Midi approche, et nous décidons de nous offrir une heure de pause repas, la première occasion venue. |
En arrivant sur la plage de Marina d'Alga, peu après 12 heures, nous trouvons un bel abri sous des arbustes, à l'orée du vallon très verdoyant du ruisseau de Tettu qui n'est pas encore asséché. Seul petit inconvénient, la plage avec beaucoup de galets et peu de sable n'invite pas vraiment à la baignade... Toujours sur une piste, nous repartons peu après 13 heures vers Punta di u Dallfinu, une éminence rocheuse fort caractéristique. Voici ensuite Punta di Solche, et un peu plus tard un passage au milieu d'un plan très incliné de sable, peut-être le résultat d'un glissement de terrain récent. Un peu avant Punta di Corbu, nous nous offrons une petite demi-heure de pause, bien à l'abri du soleil qui tape fort à cette heure-ci. Pas de chance, peu après Punta di Corbu, et juste avant d'atteindre le secteur de la plage de l'Acciolu, nous découvrons un magnifique endroit de pique-nique avec tables et bancs aménagés sous un énorme arbre... C'est là ou sur la plage de l'Acciolu que nous aurions dû faire la pause ! Allez, encore une nouvelle pause de quinze minutes... Nous voici repartis pour le plus haut col de notre tour des Agriates... à 115 mètres d'altitude où nous arrivons à 15h30. La vue en surplomb de la plage de l'Acciolu est splendide, que ce soit vers le nord-est, avec au delà de la côte, quelques reliefs du Cap Corse, ou bien vers l'ouest avec l'Ile Rousse et même la pointe de la Revellata, certes dans la brume à cette heure-ci. |
Plus que deux petites heures de marche avant d'arriver au bar du camping de l'Ostriconi, à en croire mes enregistrements GPS du parcours décrit dans le premier chapitre ci-dessus. Durant le trajet s'offrent deux options, une route relativement directe mais sablonneuse jusqu'à l'anse Vana que nous avions empruntée en 2007 ou bien le chemin balisé, légèrement plus long empruntant le vallon du ruisseau de Sualelli. De peur de devoir déchausser pour traverser des étendues d'eau dans le secteur du ruisseau, nous choisissons la première option. Lorsque nous dominons l'anse Vana, nous nous offrons une nouvelle demi-heure de pause l'abri du soleil, car Arnaud n'a manifestement pas envie de se tremper dans la mer ; il calcule en fait les temps de pause pour garantir une marge à l'arrivée décroissante au fur et à mesure que la distance au but diminue... Surprise en arrivant à l'anse de Vana : il va falloir traverser le ruisseau de Sualelli qui a creusé un passage profond sur la plage... Faut-il déchausser ou non ? Sophie la plus prudente déchausse, Arnaud tente et réussit le saut avec sac à dos, et quant à moi je préfère lancer mon sac à dos à Arnaud -pas si facile que cela vu son poids-, puis sauter sans le sac... Pas d'incident, mais la prochaine fois, je déchausserai... Il suffit maintenant de longer la plage de l'Ostriconi d'est en ouest, puis de traverser la rivière à gué (là il faut déchausser), et enfin remonter le sentier menant au camping, qui est très boueux avec les pluies des semaines précédentes... Nous arrivons à notre but à 17h40 avec une vingtaine de minutes d'avance, et retrouverons avec plaisir Philippe au bar du camping à l'heure convenue, pour nous emmener à Barghiana, via un supermarché, car il faut bien acheter notre recharge de gaz, quelques fruits frais et autres denrées après ces premières 24 heures sportives en Corse ! |
Le premier mai 2015 ![]() Téléchargez agriate4.gpx, la trace GPS de la randonnée avec 686 cairns virtuels (pour son utilisation, voir la page conseils) pour un affichage direct dans Google Earth : agriate4.kml |
Ce printemps 2015, Françoise et Dominique qui nous accompagnaient, et que nous avions emmené sur plusieurs sommets dont Monte Stello pas plus tard que la veille, avaient envie de réaliser une balade tranquille en bord de mer... Etant basés dans le secteur de Saint Florent, quoi de mieux que de leur faire découvrir les plages de Saleccia, de Loto et la tour génoise de Mortella ! L'option d'un aller-retour sur le sentier douanier depuis Saint Florent n'étant pas de tout repos, nous décidons donc de prendre le bateau navette pour rejoindre la plage de Loto. Ce premier mai, il y a bien entendu moins de monde donc moins de navettes au départ de Saint Florent ; il y a tout de même une première rotation à 10 heures du matin, et un dernier retour à 16h30... Un peu dommage de ne pas pouvoir profiter plus longtemps de ces sites magnifiques. Après une demi-heure de mer, nous arrivons donc au débarcadère de la plage de Loto. Je suis un peu surpris car je croyais me souvenir qu'il donnait directement sur la plage et qu'il fallait mettre les pieds dans l'eau pour accéder à celle-ci... En fait, en comparant avec la trace GPS de notre précédente arrivée en bateau en 2007, je comprends : il s'agit d'un nouveau débarcadère qui a été implanté une bonne centaine de mètres au Nord de la plage. C'est aussi pourquoi je ne reconnais pas le sentier qui mène à la plage de Saleccia par les terres, directement en face du débarcadère ! En tout cas, je ne suis guère inquiet, et un peu plus loin, je retrouve mes marques. Il serait d'ailleurs difficile de se perdre dans ce secteur ! Monte Genova à notre gauche, le point culminant du secteur retient plus particulièrement mon attention : quelques recherches sur Internet permettent de confirmer qu'il est accessible, mais je n'ai pas trouvé de description précise... Bref un nouveau challenge inscrit dans la liste de nos sommets corses à vaincre ! Bien plus loin, Monte Padru et Monte Corona, nous rappellent quant à eux des souvenirs ! Après une bonne demi-heure, nous atteignons la plage de Saleccia, non loin de son extrémité Est. Le spectacle est toujours aussi magnifique, d'autant plus que le rivage est désert ! Nous décidons de nous rendre à son extrémité Ouest, située 1 kilomètre plus loin ; nous y retrouvons quelques randonneurs et autres personnes ayant rejoint la plage par les pistes traversant le désert des Agriates. Au-delà de la plage et de Punta di Furmiguli se profile le Cap Corse avec son épine dorsale. En face, voici son point culminant, Cima di e Follicie avec ses 1324 mètres d'altitude, mais c'est surtout un peu plus à droite, Bocca di San Giuvanni, Monte di a Cibiola et Monte Stello qui attirent notre regard puisque nous y avons randonné la veille ! Compte tenu de l'objectif d'aller découvrir la tour de Mortella, après cette pause contemplative (il fait légèrement trop frisquet pour une baignade), midi approchant, il est grand temps de reprendre notre balade en direction de la plage du Loto par le chemin côtier. Après l'extrémité de la plage de Saleccia, nous retrouvons un sentier fort agréable longeant la côte et ses petites avancées rocheuses : Punta d'Acqua Dolce, Punta di Furmiguli et bien sûr Punta di Curza, l'extrémité Nord de notre parcours. Un peu plus loin, vers Cala di Grotella, quelques arbres nous offrent un bel abri où nous nous installons pour un court pique-nique. |
Vers 13h45, nous mettons le cap vers Punta Mortella, passons à côté de l'embarcadère où nous devrons reprendre le bateau à 16h30. Nous longeons sans nous arrêter la plage de Loto où de nombreuses algues se sont échouées (j'imagine qu'elles seront enlevées pour la saison), puis le sentier chemine jusqu'à une belle petite plage sans nom (et sans algues) où quelques personnes sont venues se prélasser. Au-delà de cette plage, un peu avant Punta Cavallata, plutôt que de longer la côte, je propose de passer la colline via le sémaphore. En fait mon itinéraire bien marqué au début devient vite une trace dans le maquis et rejoint tant bien que mal le sentier côtier un peu plus loin... En réalité, j'ai tourné trop top, et la bonne bifurcation se trouve après Punta Cavallata ! Arrivés au sémaphore, nous constatons que celui-ci est en travaux et que le sentier est dévié pour le contourner à quelques dizaines de mètres... Comme nous avons mis un peu plus de temps que prévu, il faut penser au retour ; il me semble risqué de descendre jusqu'à la tour génoise, et revenir vers Punta Cavallata par le sentier côtier d'autant plus que nous nous étions un peu fourvoyés sur cette portion du sentier côtier entre Mortella et Cavallata lors de notre dernier passage ! J'essaie de convaincre le groupe qu'il serait peut-être plus intéressant de rentrer à Saint Florent à pied ce qui nous laisserait tout le temps pour visiter la tour de Mortella. J'ai presque réussi, mais quand j'ai annoncé qu'il faudra passer un gué avec sans doute de l'eau au moins jusqu'aux cuisses, et peut-être plus compte tenu de la saison, Françoise qui n'aime pas trop ce genre d'aventures a refusé tout net ! Depuis le sentier, nous nous contenterons donc de prendre quelques photos, certes de la tour génoise, mais aussi de la quasi-totalité de la baie de Saint Florent, avant de faire demi-tour à 15h10. Sur le chemin du retour, nous gagnons un peu de temps par rapport au parcours aller puisque nous évitons le détour par le maquis près de Punta Cavallata... En franchissant la petite plage qui suit cette pointe, j'ai envie de faire une petite halte baignade. Etant seul à vouloir me rafraichir, et compte tenu des impératifs horaires, j'abandonne cette idée. Depuis Mortella, il nous faudra ainsi moins d'une heure pour rejoindre l'embarcadère où nous arriverons finalement avec une bonne marge pour reprendre notre navette vers Saint Florent à 16h30. |