La côte Sud



                Parmi les côtes corses éloignées des routes, donc peu fréquentées (sauf parfois par des embarcations), le Cap Corse, le désert des Agriates et la réserve de Scandola sont les plus connues. La côte sud de la Corse, entre Campomoro, près de Propriano et le secteur de Bonifacio est moins souvent citée, alors qu'elle offre également des paysages de rêve avec ses nombreuses pointes, presqu'îles, criques, anses et plages. Il est bien sûr possible de la parcourir en formule « trek », comme le montrent par exemple cette page du site « Corse Sauvage » de Philippe Evrard, ou bien ces photos commentées du carnet de voyage de Sylvain Guillaumon. Le parcours peut également être découpé en tronçons pour des randonnées à la journée de type « aller simple », imposant donc de rejoindre le point de départ par d'autres moyens. Notre première journée décrite ci-dessous prévue en « aller retour » s'est d'ailleurs transformée en « aller simple »...



(I) De Cala di Furnellu à Cala di Roccapina
Le 24 août 2012


                Pour notre première journée en Corse durant cette année 2012, Sophie avait envie de retrouver la plage d'Erbaju, que nous avions fréquentée avec nos enfants à de nombreuses occasions. Plutôt que de l'aborder par la voie la plus directe via la plage de Roccapina, nous avons décidé de rendre la journée un peu plus sportive en y adjoignant le parcours littoral depuis la plage de Furnellu, via la tour génoise d'Olmeto. Ce tronçon d'une dizaine de kilomètres devait permettre un retour en fin de la journée, lorsque la température aurait baissé.

Réalisé d'après la carte IGN Top 25
Téléchargez cotesud1.gpx, la trace GPS de la randonnée avec 261 cairns virtuels et 6 points d'intér≖t
(pour son utilisation, voir la page conseils) ; pour un affichage direct dans Google Earth : cotesud1.kml
Survolez le trajet avec Google Earth via Sitytrail.com et tracegps.com...

  Profil vertical de la randonnée


                Il s'agit avant tout de se rendre à la plage de Furnellu. Pour cela, à environ 6 km à l'ouest de Pianotolli-Caldarello, il faut repérer sur la N196 l'embranchement sans indication d'une petite route. Celle-ci se transforme rapidement en une piste carrossable. La plage est relativement fréquentée, et plusieurs aires le long de la piste permettent de se garer. Comme nous arrivons à une heure plutôt matinale (pour les amateurs de plage), nous nous garons sans difficulté à proximité immédiate de la plage. Le choix des chaussures fait débat ; pour ma part je choisis mes grosses chaussures de randonnée (surtout pour éviter que du sable n'y rentre) alors que Sophie préfère étrenner des chaussures légères et basses pour cette balade.
                Départ 9h40, alors que la température est déjà bien élevée (sans doute proche de 30°). Le sentier démarre sur les rochers à l'extrémité est de la plage, balisé par un panneau bien défraîchi et sans doute illégal « propriété privé ». Il est de bonne qualité et évolue à quelques dizaines de mètres du rivage dans une végétation de type maquis garnie d'arbustes de deux à trois mètres de haut. Dans des fenêtres de végétation, nous apercevons à plusieurs reprises la tour génoise d'Olmeto, alors que plusieurs petites sentes rejoignent le rivage. Par curiosité, nous en empruntons une à mi-chemin : elle nous offre une vue sur les voiliers au mouillage dans Cala di Furnellu et sur la côte en face, mais le fond rocheux n'incite guère à la baignade.
                Peu après 10h, nous atteignons notre premier objectif : la tour d'Olmeto qui va donc pouvoir rejoindre la page du site consacrée aux tours génoises. Dans les environs plusieurs amoncellements de blocs rocheux aux formes diverses retiennent également l'attention. Le temps de prendre quelques photos, nous voilà repartis sur le chemin du littoral en direction de Roccapina. Dans ce secteur, de vagues sentes sur un terrain plutôt sablonneux se faufilent dans une végétation basse, offrant de nombreuses alternatives de parcours plus ou moins proches des avancées rocheuses de Punta di Caniscione. Sophie commence à se plaindre de la chaleur qui doit maintenant dépasser les 30°, malgré la proximité de la mer. Je lui propose de faire demi-tour et de rejoindre Roccapina en voiture, mais elle considère que cela devrait aller.


Cinq minutes après le départ, la tour génoise d'Olmeto apparaît entre les arbustes Nous voici à mi-chemin entre la plage de Furnellu et la tour génoise d'Olmeto gardant Punta di Caniscione Voiliers au mouillage dans Cala di Furnellu Un des nombreux amoncellement de blocs rocheux près de  Punta di Caniscione

La tour génoise d'Olmeto, et à droite, le Mont de la Trinité qui domine la presqu'île de Capo di Feno Au loin, voici Capu di Roccapina, une indication de l'objectif de la journée Rochers marquant la pointe de Caniscione Au dessus de la baie, on voit la trace de la route qui relie Bonifacio à Sartène Au centre de la photo, on devine la tour génoise et le Lion de Roccapina


                Nous longeons une petite plage dans la première petite baie au nord-ouest de la pointe de Caniscione, puis plutôt que de faire le tour d'une avancée rocheuse, nous nous engageons sur des sentes plus ou moins bien marquées permettant d'accéder directement à la seconde baie au fond de laquelle se niche la plage de Saparella. Avant d'y accéder, il nous faudra d'ailleurs franchir un petit muret allant se perdre dans la mer, car un grillage barre le sentier du littoral. La partie Est de la plage de Saparella est particulièrement propice à un arrêt baignade, car de petits blocs rocheux alternent avec un fond sablonneux : il sera ainsi possible de remettre les chaussures, assis sur un rocher, en trempant les pieds dans l'eau pour enlever le sable ! Malgré le caractère agréable de cette séance bien rafraîchissante, nous n'y resterons que quelques minutes, car il est près de 11 heures, et nous n'avons aucune envie de nous badigeonner de crème solaire.
                Nous reprenons donc notre chemin ; à l'ouest de la plage, le sentier se transforme en piste sablonneuse (sans doute accessible en 4x4). Celle-ci coupe la presqu'île de Mucchiu Biancu, pour atteindre directement la superbe plage éponyme. A l'extrémité nord-ouest de la plage, des rochers offrent une vaste zone ombragée, qui conviendraient bien pour un nouvel arrêt baignade... Malheureusement, cette zone a été investie par des kayakistes, et nous poursuivons donc notre balade qui nous mène, un quart d'heure plus tard, à la plage de Mariola. Cette fois-ci un nouvel arrêt à l'ombre de la végétation s'impose. Encore un belle petite plage sans doute assez facilement accessible depuis la route, puisque plusieurs baigneurs y ont élu domicile.
                Sophie commence à se plaindre sérieusement de la chaleur, même l'eau de nos gourdes est plus que tiède ; de plus ses nouvelles chaussures commencent à lui faire mal... Elle propose maintenant le demi-tour, ce qui n'est pas vraiment la meilleure idée car nous sommes bien plus près de Roccapina que de notre point de départ ! Un retour à la plage de Furnellu en stop devient une option à envisager... Un rafraîchissement à cette plage ne tente pas Sophie, et elle propose plutôt de rejoindre Roccapina le plus vite possible pour se reposer là-bas.
                Nous voilà donc repartis par le sentier principal en milieu de plage (en effet pas de sentier bien net en bout de plage ouest). Nous trouvons facilement l'embranchement à gauche qui nous ramène sur le sentier du littoral, et constatons que nous aurions finalement pu le rejoindre en bout de plage. Le sentier, à une dizaine de mètres d'altitude, s'éloigne un peu de la côte tout en la longeant. Un peu plus loin il débouche sur un sentier perpendiculaire à la côte, qui rejoint en ligne droite, de façon plutôt raide une piste. A droite, celle-ci s'arrête curieusement quelques mètres plus loin, mais il suffit de la suivre à gauche pour rejoindre la plage de Roccapina. Elle commence à grimper pour nous amener au point noté P1 sur la carte, le point le plus haut du trajet avec 55 mètres d'altitude.
                Ce dernier tronçon sous un soleil de plus en plus pesant n'est pas très agréable, mais nous sommes bientôt récompensés par le spectacle de Cala di Roccapina avec sa tour génoise, son Lion et sa plage qui se découvrent progressivement. Il y a bien sûr du monde sur la plage, mais nous trouvons facilement une place à l'abri de la végétation, pour nous reposer, prendre notre casse-croûte, sans oublier quelques rafraîchissements baignade.


Arrivée dans la petite baie au nord-ouest de Punta di Caniscione Bien protégée du soleil, Sophie rejoint la baie de Saparella La plage de Mucchiu Biancu depuis son extrémité nord-ouest ; au loin, la pointe éponyme La plage de Mucchiu Biancu, la pointe éponyme, puis Punta di Caniscione avec sa tour génoise d'Olmeto devant Capo di Feno au loin

A un détour du sentier, voici enfin la tour génoise qui surplombe la baie et la plage de Roccapina Un peu plus loin, c'est le Lion de Roccapina qui se dévoile La tour génoise à gauche et le Lion de Roccapina à droite  assurent la garde au-dessus de la baie et de la plage Zoom sur la plage de Roccapina, fréquentée car accessible en voiture par une piste Arrivée au-dessus de la plage de Roccapina gardée par sa tour génoise et son Lion


                Ce n'est pas pour autant que Sophie reprend du tonus, et entre son pied qui commence à lui faire mal, et quelques maux de tête, il devient maintenant clair que nous ne reviendrons pas à pied à Cala di Furnellu. Sophie souhaite quand-même tenter de rejoindre Erbaju, l'objectif de la journée. Nous n'irons pas bien loin et elle déclare forfait au point P2, alors que nous étions encore relativement loin de la colline à franchir.
                Nous décidons donc d'essayer de rentrer en stop et remontons un peu la piste, pour nous poster à un endroit où toutes les voitures revenant de la plage doivent passer. En ce milieu d'après-midi, il n'y a pas foule qui remonte, mais nous serons finalement pris par un couple d'autrichiens. Malheureusement, arrivés sur la N196, ils tournent à gauche en direction de Sartène, et nous sommes donc contraints de recommencer le stop. Etant toujours bredouilles après une demi-heure, nous allons prendre un rafraîchissement à l'auberge Coralli, et demandons le remplissage de nos gourdes d'eau fraîche, non pas parce que nous n'avions plus d'eau, mais car celle-ci était vraiment trop chaude. L'aubergiste nous confirmera d'ailleurs qu'il fait particulièrement chaud aujourd'hui (39° sur sa terrasse ombragée), et nous indiquera que si nous n'arrivons pas à nous faire ramener, un autobus passera vers 17h30.
                La seconde tentative de stop sera couronnée de succès et un couple de touristes nous déposera à l'embranchement de la route menant à Cala di Furnellu. Nous décidons de terminer la piste à pied, Sophie préférant ne pas attendre que j'aille chercher la voiture. Mais quelques instants plus tard, un habitant de Pianotolli s'arrête spontanément à notre niveau et nous propose de nous emmener sur la plage... confirmant ainsi notre expérience du stop en Corse : les voitures s'arrêtent d'autant plus facilement que les routes sont petites et peu fréquentées ! Nous retrouvons donc notre voiture à 17h, et pouvons remercier notre dernier chauffeur en lui laissant notre place sur le parking bien encombré de la plage.



(II) De la plage de Roccapina à la plage d'Erbaju
Le 25 août 2012


                Sophie n'étant pas totalement rétablie de la journée précédente, nous programmons donc une journée reposante, d'autant plus que la température sera aussi élevée que la veille, et qu'il ne faudra pas compter sur la moindre brise rafraîchissante... Comme nous n'avions pas réalisé le programme prévu la veille, comprenant la plage d'Erbaju et la tour génoise de Roccapina, ces deux objectifs répondaient bien à ce critère. Dans les souvenirs de Sophie, il y avait de l'ombre au nord-ouest de la plage d'Erbaju : nous nous y installerons pour le pique nique, et pourrons ensuite profiter d'une après-midi calme entrecoupée de baignades rafraîchissantes. Quant à la tour génoise, nous y passerons en fin de journée, lorsque la température aura baissé quelque peu.
                Vers 11h30, nous empruntons le sentier passant au-dessus de la colline, et une demi-heure plus tard, nous voici devant la plage d'Erbaju. Comme prévu, nous la longeons vers le nord-ouest pour découvrir que les derniers 200 mètres ont été investis pour les vacanciers du très select domaine de Murtoli : parasols, chaises longues, bateaux en attente, et même une zone de baignade protégée par des bouées flottantes. Personne à cette heure-ci, sinon deux ou trois serveurs en tenue blanche attendant la clientèle. Quel changement depuis notre dernière venue !
                Nous rebroussons chemin, et nous installons pour l'après-midi sous un bosquet d'arbres , là où la rivière de l'Ortolo commence à s'éloigner de la plage. Comme prévu, l'après-midi sera reposante et entrecoupée de quelques baignades. En fin de journée, avant de repartir en direction de la tour génoise, nous décidons d'essayer de traverser cette zone investie par le domaine de Murtoli, par curiosité, et aussi pour tester notre accueil ; en fait, personne ne nous fera de remarques, et nous nous installerons même un petit quart d'heure tout au bout, à l'ombre d'un arbre, près de l'endroit utilisé comme embarcadère.
                La température ne baisse guère en fin de journée, comme en témoignera la quantité de sueur dégagée lors de la montée à la tour génoise de Roccapina. Le spectacle y est grandiose, dans les deux directions : vous retrouverez quelques photos depuis la tour ici, dans le chapitre relatif aux tours génoise, et des photos qui illustreraient bien notre journée , dans le chapitre lieux de rêves.
                Enfin, voici la trace GPS et ici son affichage direct dans Google Earth ; elle montre comment rejoindre la plage d'Erbaju par la tour génoise (altitude 140m) ou par la colline plus au nord (altitude maximale 75m). Vu son peu d'utilité, le reste de notre trajet de l'après-midi sur la plage n'est pas représenté.






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