Ce n'est pas en parcourant les guides ou en recherchant des balades sur Internet que l'idée m'est venue de tenter l'exploration de ce sommet : c'est tout simplement parce-qu'il domine la côte Ouest dans le secteur de Piana et se fait remarquer depuis de nombreux sommets ou autres points d'intérêt aux alentours (voir par exemple les 7 premières photos de la série d'images ci-dessous)... C'est d'ailleurs lors de notre trek l'année précédente à Capu Purcile, qu'une nouvelle fois, ce sommet a capté mon attention... et que la décision de l'ajouter à la liste des sommets prioritaires fut prise ! Quelques recherches sur la toile m'ont permis de trouver des références à des sorties mi-saison de clubs de randonnées corses, ce qui en confirmait donc l'accessibilité sans pour autant préciser l'itinéraire. L'examen des cartes IGN, des vues 3D de Géoportail et de GoogleEarth m'ont vite convaincu d'une possibilité d'accès sans doute relativement facile depuis les environs de Bocca San Martino, quelques trois kilomètres au sud de Piana. Cette année là, en 2015 nous avons décidé de décaler notre séjour traditionnel en été vers le printemps, à savoir une dizaine de jours fin avril. Les hauts sommets étant encore couverts de neige, c'est donc la moyenne montagne que nous avons prévue de sillonner, avec un premier lieu de séjour à Porto : une occasion idéale pour tenter de découvrir Monte Ravu |
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Peu après Bocca San Martino, il est facile de garer la voiture sur le bas côté bien élargi de la D81, cela pratiquement en face du chemin que nous avons prévu d'emprunter. Nous avons la surprise de découvrir que ce chemin est en fait une petite route revêtue qui permet d'accéder à la déchèterie à quelques cinq cent mètres de là. Un panneau énumère des limitations d'accès, ce qui ne nous incite pas à aller garer notre voiture plus loin sur ce chemin. Nous levons l'ancre vers 10h30 pour quelques minutes plus tard passer devant l'entrée de la déchèterie, dont on peut noter que l'abord est relativement bien préservé. Au delà, une piste prend le relais ; celle-ci vient, aux environs du point P1 (voir carte ci-dessus) rejoindre la petite ligne de crête que mène au pied du dôme sommital (que l'on peut bien identifier sur la dernière photo de cette page). En P1 le chemin naturel relativement horizontal est clôturé et oblige à un contournement par le nord via une petite éminence sur une portion de chemin relativement raide. Après cet obstacle, voilà une zone plane avant une petite montée nous menant à P2. En ce point, en regardant en arrière, nous avons un beau panorama sur Paglia Orba et plusieurs autres hauts sommets encore enneigés. Mais ce qui pour l'heure attire plus mon attention, c'est bien sûr Capu Ravu (voir avant dernière photo de la série ci-dessous). Nous sommes accompagnés de Françoise et Dominique qui sont moins habitués que Sophie et moi aux terrains un peu délicats et il faudra donc s'efforcer à éviter toute galère entre les rochers et le maquis qui se présentent devant nous. L'option naturelle et directe : aller à peu près tout droit via un couloir un peu raide par endroits, dont le principal inconvénient semble être une végétation relativement dense... autre option : vers la gauche, longer la limite entre végétation et zone rocheuse... dernière possibilité : en regardant un peu plus bas, toujours à gauche, on devine une ligne tenue qui pourrait bien être un sentier menant à une pente SE-NO relativement douce. C'est décidé, si ce sentier existe, et si nous en trouvons la tête, nous commencerons par essayer cette option ! |
La piste s'arrête une centaine de mètres après P2, mais une trace dans une zone peu encombrée de végétation nous amène rapidement au pied du dôme sommital, le point marqué P3 sur la carte. Je découvre sans peine le départ du sentier imaginé tout à l'heure, et nous sommes surpris par sa qualité : il est manifestement entretenu, et nous sommes donc probablement sur la voie normale de Monte Ravu... Quelques 200 mètres plus loin, le sentier disparaît progressivement à l'entrée d'une zone où la progression est relativement aisée entre zones rocheuses peu inclinées et végétation basse. Je suis un peu étonné de ne retrouver ni traces ni cairns, mais en reprenant maintenant la direction du sommet, nous n'avons finalement aucun mal à avancer en louvoyant un peu autour des quelques petits obstacles. Peu avant le sommet, une ligne de végétation bien serrée se présente devant nous ; peut-être aidés par un peu de chance, nous serons à peine ralentis en découvrant un passage où il suffit de se baisser un peu ! En reportant la trace sur GoogleEarth pour préparer cette page, je me suis rendu compte que cette ligne de végétation matérialise la fin du couloir de l'option « voie directe » envisagée en P2. C'était bien le seul petit obstacle de la rando, et une heure et demi après notre départ, nous voilà donc arrivés sans encombre au sommet de Monte Ravu ! Le panorama tient toutes ses promesses : la côte se dessine depuis Capo di Feno (dans le secteur d'Ajaccio) jusqu'à la réserve de Scandola, du golfe de Sagone aux golfes de Porto et de Girolata ! Nous remarquons tout particulièrement Cargèse avec sa pointe et sa tour génoise, la pointe d'Omigna et sa tour génoise, la pointe d'Orchinu et sa tour génoise, Capu Rossu et sa tour génoise... sans oublier bien sûr Capu Purcile qui domine la presqu'île de Scandola ! Côté montagne, en commençant par le Nord, nous remarquons plus particulièrement Punta Castellacciu (l'objectif du lendemain), Capu Tondu, Punta Minuta, A HREF="../paglia/paglia1.htm">Paglia Orba, Capu Tafonatu, Punta Licciola, Capu a a Cuccula, Capu d'Orto, Capu di u Vitullu, Monte Rotondo, Punta alle Porte, Monte d'Oro et Migliarello, autant de sommets que nous avons eu le plaisir de découvrir ! Vers le Sud-Est, nous essayons de deviner la pointe de Mantelluccio alors que Monte Incudine est noyé dans la brume. Tout près de nous, au Nord, voilà deux belvédères deux belvédères supplémentaires que nous visiterons d'ailleurs bientôt : l'éminence près de Capu Frassettu accessible en un petit quart d'heure depuis le parking de la rando vers Capu Rossu et Monte San Ghiabicu, accessible en voiture. Après avoir passé une heure, déjeuner inclus, sur ce belvédère, nous voilà sur le chemin du retour. A noter toutefois que j'ai été amené à consulter par deux fois ma trace « aller » enregistrée sur le GPS : une première fois pour retrouver le passage dans la végétation, et une seconde fois pour retrouver la tête du sentier dans le secteur de P4. Attention donc à bien repérer ces points clés, surtout si vous n'avez pas de GPS... J'en profite d'ailleurs pour constater que cet outil entraîne, chez moi en tout cas, une perte de vigilance dans la prise de points de repères sur l'itinéraire aller... ce qui n'a aucune conséquence... aussi longtemps que l'outil fonctionne. En tout cas, le retour se fera sans difficulté, en un peu moins d'1h30. Au bilan, un total d'à peine trois heures de marche pour découvrir ce merveilleux belvédère ne figurant dans aucun guide ! |
Etant de retour à la voiture vers 14h30, cela nous laissera du temps pour faire découvrir à nos compagnons Capu Rossu, dans le cadre d'une seconde balade qui nécessite trois à quatre heures de marche aller retour. Pour y être en fin de journée et profiter des couleurs du soleil couchant (il se couche à 20h20), je propose de démarrer cette rando très fréquentée autour de 16h30. Cela nous laisse le temps de faire deux petits détours vers Monte San Ghiabicu d'une part et vers la plage d'Arone, d'autre part, deux « spots » dont nous avions eu l'occasion d'évaluer les mérites lors de notre halte prolongée à Monte Ravu. Ci-dessus quelques photos prises au cours des extras de cette journée fort bien remplie ! |