La Solenzara : Balades aquatiques


                Les reliefs déchiquetés et très ravinés au Nord de Bavella sont idéaux pour abriter vasques et cascades extraordinaires. Quatres petites rivières donnant naissance à la Solenzara sont particulièrement réputées pour leur beauté, et font l'objet de sorties organisées de canyoning. Il s'agit du Fiumiceddu, de la Purcaraccia, du Pulischeddu et de la Vacca, dont seuls les noms font déjà rêver.


                La descente en rivière encaissée, ou canyoning, nécessite en général un équipement pour faire du rappel, ainsi qu'une bonne connaissance des lieux. N'ayant pas l'expérience nécessaire, nous nous contentons de parcours en rivière permettant à tout moment un demi-tour. Cependant, même pour les balades aquatiques faciles, la météo du jour doit exclure tout orage, car en cas de crue, voire simplement de débit important, il n'y a pas toujours d'échappatoire possible.
                Fiumiceddu, Purcaraccia, Pulischeddu et Vacca sont quatre rivières autorisant de magnifiques parcours aquatiques faciles. Parfois, il faudra faire un détour, voire le demi-tour, alors que vous verrez les vrais adeptes du canyoning exécuter un grand saut ou une descente en rappel. Sachez aussi qu'il vaut mieux emmener un sac ou récipient étanche pour vos objets craignant l'humidité, car nager sera parfois la seule solution pour progresser....


Les gorges de la Vacca
(le 24 août 1999)

                Cette balade aquatique est la première partie d'un parcours de canyoning qui ne pourra pas être poursuivi sans équipement de rappel. Ce n'est pas pour autant qu'il faut la négliger, car autant la marche d'approche que le parcours en rivière sont splendides.
                La marche d'approche débute au deuxième grand lacet au sud du col de Larone, dans un environnement dont vous pouvez avoir une idée avec les premières photos ci-dessous. C'est sans doute la partie la plus difficile de la balade : il faut trouver l'embranchement qui mène à la rivière, et la descente sous couvert végétale est assez raide. Prenez bien vos repères car la remontée sera encore moins évidente : ce jour-là, bien que nous ayons marqué le point où il faut quitter la rivière, nous avons perdu plus d'une heure à retrouver la bonne trace permettant de rejoindre la partie facile du sentier.
                Une fois la rivière atteinte, il n'y aura pratiquement plus aucune difficulté. Je crois même, qu'il n'est pas nécessaire de savoir nager pour effectuer le parcours dans le lit de la rivière. En effet, les vasques et cascades se contournent facilement sur une rive ou sur l'autre de la Vacca. Attention toutefois à la vitesse de progression avec les enfants sur un parcours invitant à la baignade et aux sauts ! Même si la balade n'est pas très longue (sans doute trois heures aller-retour), nous y avons passé une journée complète, avec un retour assez tardif...






                Pendant les différentes séances de baignades, deux ou trois groupes pratiquant le canyoning nous ont dépassés. Faut-il les envier avec leur casque, tenue néoprène et baskets gorgées d'eau ou est-ce que finalement nous n'en profitons pas plus, même si nous irons moins loin qu'eux ? Le débat est ouvert... Certes nous ne ferons pas de grand saut ou de descente en rappel, mais nous passerons notre journée entre baignade rafraîchissante, petits sauts, pas d'escalades parfois difficiles sur certains rochers, là où dévisser est simplement synonyme d'un saut dans la vasque, et repos au soleil (en sortant de l'eau bien fraîche) ou à l'ombre d'un grand rocher (car il fait bien chaud au soleil).
                En tout cas, voici une des plus belles balades aquatiques pour des non spécialistes ; elle requiert toutefois pas mal d'attention pour rejoindre et repartir de la rivière, et s'adresse donc aux randonneurs sachant bien se débrouiller sur des trajets non balisés.


Les cascades de la Purcaraccia
(le 10 juillet 2000)

                Ce jour-là, nous avions prévu une randonnée à Punta di Malanda, un sommet élancé de 1166 mètres de haut, à la limite de l'escalade, et de profiter des vasques de Purcaraccia au retour... Seulement voilà, passage obligatoire dans ce vallon... et matinée bien chaude... les vasques étaient si attrayantes que nous n'avons pas su y résister, et cela à plusieurs reprises ! Arrivés au sommet des cascades, il était 13 heures passé, et personne n'avait plus envie de s'aventurer sur les flancs surchauffés de Punta di Malanda, alors que la balade aquatique en sens inverse s'annonçait tellement plus agréable... Mais il est finalement assez habituel pour nous de ne pas atteindre l'objectif, lorsque de belles vasques ou cascades se présentent sur notre chemin, à moins de se débrouiller pour y passer au petit matin, comme par exemple, lors de notre balade à Paglia Orba
                Le départ du sentier qui mène au vallon de Purcaraccia est facile à trouver puisqu'il démarre au premier lacet à l'Ouest du col de Larone. Plusieurs voitures ou mini-bus utilisés par les adeptes du canyoning y sont d'ailleurs garés lorsque la météo s'y prête. Le sentier est bien marqué et démaquisé en vertu de sa relative fréquentation. Dès que le sentier oblique vers le Nord, on domine le ravin, avec un ou deux passages qui demandent un peu d'attention, surtout avec des enfants : le sentier est parfois étroit et très proche du précipice, et tout faux pas est alors interdit (nous avons d'ailleurs croisé un couple ayant fait demi tour à un de ces points)
                Après une heure de marche environ, nous atteignons Purcaraccia, près de plusieurs belles vasques précédant une grande cascade. Nous passons une bonne heure dans les différentes vasques, sans voir le temps passer, et après nous être séchés habillés, et chaussés... nous constatons qu'il est déjà onze heure du matin. Il va falloir accélérer un peu !
                Comme le parcours est un peu moins évident maintenant, il faut parfois chercher le passage, et nous avançons à un petit rythme. En longeant la rivière, les enfants découvrent un toboggan naturel qu'ils veulent tester de suite ! vu la température assez caniculaire, nous nous laissons convaincre assez facilement, alors que nous avons parcouru moins de 500 mètres depuis nos derniers rafraîchissements. Bref nouvelle séance se terminant à midi, avec les enfants qui n'en finissent pas d'user leur maillot sur le toboggan...
                Cette fois, c'est décidé, nous grimperons jusqu'au sommet de la dernière grande cascade sans nous arrêter... Mais voilà qu'un groupe faisant du canyoning descend cette cascade en rappel en se faisant largement arroser : bien entendu, les enfants sont très impressionnés par ce spectacle, et aimeraient bien en faire autant (en fait c'est sans doute plus impressionnant à regarder qu'à faire soi-même, ma femme et moi avions déjà pratiqué une séance de canyoning assez engagée dans les Alpes du Sud, avec accompagnateur bien sûr). Comme il a fallu une bonne demi-heure au groupe pour descendre ce rappel assez long, il nous a aussi fallu une bonne demi-heure pour les regarder : arrivés au sommet de la cascade qui se contourne assez facilement par l'Est, il est 13 heures, alors que nous devrions être au sommet de Punta Malanda !
                Après avoir constaté l'absence de belles vasques en amont, un conciliabule rapide nous permet de conclure que Punta Malanda, ce sera pour une prochaine fois, mais il faudra choisir une matinée un peu plus fraîche ! Nous trouverons une belle vasque pour déjeuner, se reposer et se baigner, et le retour sera encore plus aquatique et plus long que l'aller : il fait en principe encore plus chaud l'après-midi, et cette journée n'a pas fait exception...


Descente du Fiumiceddu
(le 16 juillet 2000)

                Voilà sans aucun doute une balade aquatique en forme de boucle accessible à tous ou presque, et qui devrait régaler vos enfants (sauf bien sûr s'ils ont déjà fait du vrai canyoning). Il faut simplement savoir nager (dans de l'eau un peu fraîche), et tenir compte d'un saut obligatoire de l'ordre de deux à trois mètres de haut. Nous avons fait confiance au livre « Sentiers de Corse, Cuscioni-Bavedda, 25 randonnées au sud de la montagne corse » par Alain Gauthier et Jean Paul Quilici aux Editions Albiana. Il s'agit de l'itinéraire N°24, et vous y trouverez même un schéma de la succession des vasques. Balade bien sûr exclue en cas de prévision de pluie ou d'orage...
                Lors de cette balade, Philippe avec deux enfants Etienne et Marie nous accompagnaient : au total donc, trois adultes et 5 enfants âgés de 9 à 14 ans. Cela nous a d'ailleurs permis de garer une voiture au point de départ, (au parking des ruines de Rochju Pinzutu) et l'autre au point d'arrivée (le pont sur le Fiumiceddu). N'oubliez surtout pas d'emmener un récipient parfaitement étanche pour abriter vos affaires craignant l'eau : vous devrez obligatoirement nager pendant une dizaine de mètres (faute de mieux, vous pourrez toujours mettre un sac à dos dans un solide sac poubelle de 50 ou 100 litres).
                Vous n'aurez aucun mal à trouver le sentier (qui permet d'ailleurs d'accéder à des sommets plus au Nord), et en moins d'une demi-heure, la rivière est atteinte. Le début est plutôt décevant, car le lit est peu encaissé, et les vasques sont assez petites, et faciles à contourner. Les enfants eux recherchent les meilleures possibilités de saut, et ne se lassent pas de les tester, dix fois de suite parfois... Et ils trouveront même un toboggan histoire de bien user leur maillot de bain !
                Une progression très facile, mais lente, jusqu'au deux tiers du parcours où le saut obligatoire nous attend ... C'est ici que les choses se compliquent un peu, pour Sophie notamment qui n'aime pas sauter, et pour les affaires qu'il faut soigneusement mettre à l'abri de l'humidité ! Au bout d'un certain temps, même Sophie finit par nous rejoindre, pendant que David a réussi a ré-escalader le petit mur (pas très facile) à deux reprises, et donc a enchaîner trois fois le saut « obligatoire ».
                A partir de ce moment là, la vallée est très étroite et plusieurs belles vasques se succèdent pour le plaisir des petits et des grands... Pourtant, une petite déception nous attendra bientôt : nous arrivons au pont alors que nous espérions l'arrivée bien plus lointaine ! Pour se consoler, quelques rochers confortables permettent de s'y reposer.
                Malgré un petit raccourci, le retour vers le parking du départ ne doit pas être bien agréable, car la route n'est pas très large et assez fréquentée : la meilleure solution est sans doute l'auto-stop pour le conducteur, en laissant les autres profiter encore un peu de la rivière et du soleil.

Les vasques du Pulischeddu
(le 23 juillet 2000 et le 7 août 2001)

                Le point de départ de cette balade aller-retour est facile à trouver, mais il ne faut pas confondre le pont de la Purcaraccia et celui du Pulischeddu : un peu au Sud du pont du Pulischeddu, un immense parking permet de se garer sans difficulté. Comme les premières vasques sont assez proches du pont, vous y trouverez plutôt beaucoup de monde. Le premier vrai obstacle, très ludique, est celui de la photo à droite ci-dessous : un toboggan suivi par un saut d'environ trois mètres de haut. C'est aussi à partir de ce point qu'il y a nettement moins de monde, car remonter cet obstacle nécessite quelques pas un peu délicats. A chacune de leurs nombreuses remontées, nos enfants ont d'ailleurs eu droit au même conseil de prudence de la part de leur maman...
                Plus haut, de nombreuses cascades et vasques, aussi belles les unes que les autres, se succèdent, mais les obstacles ne sont pas très faciles à contourner, et de difficulté plutôt croissante. Trouver le passage le plus facile est d'ailleurs souvent un jeu de piste fort apprécié par les enfants. Sans être indispensable, la présence de notre corde dans le sac à dos est d'ailleurs fort rassurante pour poursuivre la progression, et à deux ou trois reprises, nous rencontrons des gens refusant d'aller plus loin.







                Une des plus belles vasques, sans doute la plus impressionnante aussi, est celle figurant su les deux premières photos ci-dessus. Remonter la cascade en amont nécessite un vrai pas d'escalade peu exposé, sur un mur de près de trois mètres (nous y avons d'ailleurs utilisé notre corde). La descente est possible par un grand saut d'une dizaine de mètres que nous avons vu exécuter par un groupe pratiquant le canyoning... mais nos enfants n'ont pas demandé à réaliser ce saut fort impressionnant compte tenu de sa hauteur, mais aussi de la largeur assez modeste de la vasque...
                Compte tenu de l'heure, nous avons fait demi-tour un peu plus loin, tout en ayant conscience que de nombreuses autres vasques et cascades restaient encore à découvrir... mais pour cela il aurait fallu réussir à ne pas s'arrêter aux premiers espaces de jeu !
                Parmi les quatre balades aquatiques décrites sur cette page, celle-ci est de loin la plus difficile...Bizarrement de très nombreuses voitures y sont garées, mais les gens ne vont pas bien loin le long de la rivière... Si vous n'avez aucune expérience dans ce domaine, commencez donc par une des trois précédentes : elles sont bien plus faciles ; comme une marche d'approche est nécessaire, vous n'y trouverez en général que les seuls pratiquants du canyoning.



Retour au sommaire Chouettes randonnées