De Marignana à Capu Pulellu


                Le printemps est une période particulièrement favorable pour gravir les sommets de faible ou moyenne altitude, alors qu'en été la chaleur rend parfois leur accès pénible. Dans les environs de Porto où nous séjournons durant la première semaine de nos vacances, la ligne de crête rejoignant le secteur de Marignana à Capu di u Vitullu via notamment les vestiges de la mine de fer de Capu Pulellu fait partie des randonnées fort intéressantes mais plutôt exigeantes décrites dans certains topos. Etant accompagnés de Françoise et Dominique qui n'apprécient pas trop les tronçons trop exploratoires, nous nous lançons dans un projet plus modeste : au départ de Marignana, rejoindre le secteur de Bocca a u Fussu par les crêtes et revenir par le Mare a Mare qui parcourt le flanc Sud du massif correspondant. Après deux journées de météo mitigée, une amélioration est prévue ce 28 avril ; d'ailleurs la dernière occasion en 2015 pour tenter ce parcours.


Réalisé d'après la carte IGN TOP25  4150OT Porto

Téléchargez pulellu.gpx, la trace GPS de la randonnée avec 650 cairns virtuels
(pour son utilisation, voir la page conseils) ; pour un affichage direct dans Google Earth : pulellu.kml

  Profil vertical de la randonnée


                A 9h30, au départ de notre gîte près de Porto, nous apercevons le massif comprenant Capu Pulellu : celui-ci est relativement dégagé, malgré une couverture nuageuse témoignant des résidus des pluies de la veille (voir première photo ci-dessous). Il nous faudra une bonne demi-heure de route et négocier les nombreux lacets de la D84 (la route d'Evisa) puis de la D24 pour rejoindre Marignana. Un emplacement en bord de la route à la sortie Est du village, permet de garer facilement le véhicule à proximité immédiate du départ de notre itinéraire.
                Vers 10h15, sous un ciel encore gris, nous empruntons une rampe bétonnée qui permet d'accéder à quelques maisons côté Sud du village. Quelques instants plus tard, nous retrouvons le sentier du Mare a Mare. Celui-ci nous amène rapidement à proximité du stade de Marignana, près duquel une coupe récente d'arbres non encore débités nous oblige à quelques évitements hors sentier. Encore quelques minutes pour atteindre Bocca a u Mamucciu, un point de la ligne de crête que nous allons maintenant peu ou prou parcourir. Je suis un peu surpris au col de voir notre itinéraire fléché Mare a Mare, car d'après la carte, nous aurions dû laisser ce dernier sur notre gauche... En fait, nous quitterons le Mare a Mare au point P2, quelques 600 mètres plus loin.
                Entre la brume qui nous enveloppe progressivement et les arbres qui, certes, deviennent de moins en moins nombreux au fur et à mesure de la montée, nous ne verrons pas grand chose ; dommage car Culetta a e Conche, petit sommet que nous frôlons moins d'une heure après le départ aurait sans doute été un promontoire intéressant. Encore un quart d'heure, et nous voilà, toujours dans le brouillard, devant les ruines de la chapelle de Santa Degna dont les fondations datent du VIIIe siècle. Un peu plus tard, en approchant Bocca di e Eughiccihie voilà une première éclaircie éphémère, puis à proximité de Capu di u Pulmunaccia, en voilà une deuxième, tout aussi éphémère... Elle nous permet tout de même d'entrevoir le versant Sud-Est de Capu Pulellu.
                Deux heures après le départ, nous arrivons à Bocca di Femina Morta, au milieu duquel trône un bel abri sous rocher. C'est ici que nous atteignons le sentier qui permettait jadis de relier la D84 aux mines de fer ce Capu Pulellu. Il est sans doute aujourd'hui difficilement praticable dans sa partie basse, qui a d'ailleurs disparu sur les dernières cartes IGN. En revanche, en amont comme en aval, nous constatons qu'il avait fait l'objet de nombreux empierrements qui lui donnent un très bel aspect ! Comme il commence à bruiner, nous profitons de l'abri pour enfiler les imperméables, et mettre les protections sur nos sacs à dos.
                Le sentier de la mine grimpe le long des falaises du flanc Sud de Capu Pulellu, avec plusieurs lacets toujours bien étayés. Au bout d'un quart d'heure, voici un passage de quelques mètres où le sentier est écroulé au-dessus d'une pente particulièrement raide. Un câble métallique permet de se tenir et de passer sans danger, mais Françoise et Dominique, n'ont aucune envie de s'y lancer, d'autant plus qu'il n'y a maintenant plus aucun espoir de trouver du beau temps au sommet de Capu Pulellu. Nous décidons donc d'en rester là, et d'abandonner l'idée de rejoindre le Mare a Mare dans le secteur de Bocca a u Fussu. Par curiosité, Sophie et moi poursuivons toutefois quelques minutes au-delà du passage délicat, mais décidons finalement qu'il est inutile de fouler le sommet dans le brouillard ! En examinant la trace GPS, nous constatons que nous avons fait demi-tour à 200 mètres de Capu Pulellu, quelques 35 mètres plus bas... Quant à l'entrée de la mine de fer, nous ne l'avons même pas aperçue !


Le secteur de Capu Pulellu depuis les environs de Porto Les ruines de la chapelle de Santa Degna dans les nuages Panneau explicatif en français et en corse devant les ruines de la chapelle de Santa Degna En P3, à l'approche de Bocca di Eughicchie, les nuages ont l'air de se déchirer...

En P4, près de Capu Pulmunacchia, les nuages se déchirent à nouveau... Le temps que Sophie  avance de quelques mètres, les nuages reviennent... ... et quelques secondes plus tard, Dominique est au même endroit, dans la brume... L'abri sous roche de Bocca di Femina Morta Georges, Sophie et Françoise sur le sentier peu après Bocca di Femina Morta

Georges au passage ruiné du sentier, certes un peu exposé mais protégé par un cable Françoise, Sophie et Georges près du passage ruiné et exposé du sentier En P1, cohabitation indifférente entre un cochon et Georges, Sophie et Françoise Au retour dans le secteur de Marignana, nous retrouvons le soleil...


                Nous retrouvons Françoise et Dominique après le passage délicat et retournons à Bocca di Femina Morta pour prendre notre casse-croûte plus ou moins à l'abri de la bruine. Après cette pause, nous remettons le cap sur Marignana, toujours dans le brouillard. Rien de particulier à signaler jusqu'en P2, où nous retrouvons le Mare a Mare. Intrigué par le fait que sur la carte le Mare a Mare passe plus bas sur le versant sud, je propose de le prendre à contre-sens pour rejoindre l'ancien itinéraire.... Quelques minutes plus tard, ne découvrant pas l'itinéraire bis, je suis bien obligé de faire faire demi-tour au groupe pour revenir en P2.
                C'est dans ce même secteur que nous sortons des nuages ; cap sur Bocca a u Mamucciu près duquel nous croisons quelques cochons particulièrement indifférents à notre passage. Lors de notre descente finale sur Marignana, nous aurons droit à une belle éclaircie qui nous permettra de prendre une photo de l'église du village sous le soleil. Nous retrouvons la voiture après quelques 5h30 de balade sur un bon sentier... noyé dans les nuages : des conditions météo qui auront été une première pour nous depuis que nous sillonnons les sentiers corses ! Cette tentative nous incite en tout cas à y retourner par beau-temps... et cette page sera donc, je l'espère bien, complétée un jour !


Capu Pulellu : Les vestiges d'une mine de fer, mais aussi un panorama paraît-il exceptionnel sur Capu d'Orto et le golfe de Porto !


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