Le printemps est une période particulièrement favorable pour gravir les sommets de faible ou moyenne altitude, alors qu'en été la chaleur rend parfois leur accès pénible. Etant basé à Porto, d'où Monte Senino et Capu Castellacciu se font remarquer (voir quatrième photo ci-dessous), il aurait été inconcevable de ne pas tenter leur ascension en cette fin avril ! Déjà l'année précédente, lors de notre trek à Capu Purcile, le sommet de la presqu'île de Scandola, ces sommets nous avaient fait signe... et cette année, lors de nos deux randonnées précédentes, Capu a u Vitullu et Monte Ravu, ils ont été l'objet d'une attention particulière de ma part... Nous sommes accompagnés de Françoise et Dominique qui n'apprécient pas trop les tronçons hors sentiers, et limitons donc les ambitions du groupe à Capu Castellacciu, qui d'après les quelques topos qu'on peut trouver sur Internet ne pose pas de grosses difficultés. Poursuivre vers Monte Senino nécessiterait de vaincre une cheminée : si nous poursuivons vers ce second sommet ce sera donc sans eux : ils nous attendraient alors à Capu Castellacciu. Enfin, comme Françoise et Dominique apprécient beaucoup les randonnées en bord de mer, nous prévoyons pour le retour de descendre vers la mer puis de longer la côte jusqu'à la plage de Tuara (un sentier figure en effet sur les cartes IGN)... pour retrouver ensuite notre point de départ, Bocca a Croce, via le chemin traditionnel menant à Girolata. |
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En cette fin de matinée de printemps, même s'il reste beaucoup de place, le parking de Bocce a Croce est garni de plusieurs voitures, sans doute celles de randonneurs allés découvrir Girolata. Nous empruntons la piste relativement horizontale et bien entretenue qui s'enfonce sur notre presqu'île, au-dessus du village d'Osani. Un kilomètre plus tard, nous voici en P1, un petit col au pied de Punta Castellacciu. La piste descend ici en lacets vers la côte, près de 300 mètres plus bas : nous avons prévu d'y descendre dans l'après-midi. Pour l'instant, nous bénéficions d'un bel éclairage sur le golfe de Girolata et la côte sud de la réserve de Scandola. Le départ du sentier est bien net, et les premiers hectomètres sont faciles et nous offrent plusieurs points de vue sur le golfe de Girolata, y compris sur la plage de Tuara (notre objectif de l'après-midi). La forêt devient maintenant relativement dense et le sentier se transforme progressivement en trace parfois ténue, avec quelques passages tortueux ou bien raides. Françoise et Dominique n'apprécient guère ce type de sentier... Arrivés en P2, nous voilà devant un passage plus délicat (sans être exposé) et il me faudra du temps pour les convaincre que cela « passe »... Ils finiront effectivement par passer, mais décideront d'en rester là ! Ils ne sont pas d'accord pour que nous redescendions tous ensemble... et décident donc d'attendre sur place le temps que Sophie et moi allions explorer le ou les sommets ! Il est clair qu'il faudra se contenter de Punta Castellacciu, pour un aller-retour qui devrait nous prendre entre 1 et 2 heures suivant le terrain, alors que Monte Senino nécessiterait sans doute 2 à 3 heures supplémentaires. Nous voilà donc repartis à deux, à un rythme soutenu pour ne pas faire attendre trop longtemps nos compagnons. Cela ne nous empêchera pas de faire quelques haltes rapides en des points particulièrement photogéniques (voir les quatre dernières photos ci-dessous). Nous progressons sur une trace toujours aussi torturée, sous une végétation dense, sans toutefois rencontrer de nouveau passage délicat... Françoise et Dominique ont eu tort de s'arrêter en chemin ! Arrivés à quelques pas du sommet, nous croisons un couple relativement âgé qui revient de Monte Senino, ou plus exactement de la cheminée près du sommet dans laquelle ils ont décidé de ne pas s'engager. Ce seront les seules personnes rencontrées entre P1 et Punta Castellacciu. La trace qui continue ensuite vers Monte Senino passe quelques mètres au nord du sommet. Celui-ci est constitué de quelques blocs rocheux faciles à escalader qui permettent de s'extirper, tout juste, de la végétation. |
Il va sans dire que le panorama mérite le détour ! Certes, vers l'ouest Monte Senino nous cache une portion de la mer, mais nous sommes tout de même sur ce promontoire au centre de la presqu'île... Au Nord, voici la presqu'île de Scandola dominée par Capu Purcile qui bénéficie d'un éclairage idéal mettant en valeur ses roches rouges au milieu de la végétation bien verte. A nos pieds, la mer avec Girolata, son fortin son port de plaisance et sa plage, et au fond, la plage de Tuara. Dans le secteur Est, nous reconnaissons toute une série de sommets que nous avons fréquentés : Capu Tondu, Capu a u Ceppu, Punta Minuta, Paglia Orba, Punta Licciola, Punta di e Cricche, Capu a a Cuccula, Capu a u Tozzu. Dans le secteur Sud, c'est le golfe de Porto que nous dominons, avec Porto, sa tour génoise et sa plage, puis les Calanches de Piana et enfin Capu Rossu et sa tour génoise. Dans ce même secteur voici Capu d'Orto ainsi que Capu a u Vitullu et Monte Ravu, deux sommets que nous avons fréquentés ces derniers jours. Nous ne restons qu'une dizaine de minutes au sommet, histoire de ne pas trop faire attendre Françoise et Dominique, et reprenons la descente à bonne allure. Une demi-heure plus tard nous retrouvons nos compagnons qui s'étaient installés juste en aval de P2, en ayant donc déjà franchi le passage un peu délicat. Un quart d'heure plus tard nous voici arrivés ensemble à l'intersection avec la piste, en P1. Il est presque deux heures et grand temps de casser la croûte ! Pendant le déjeuner j'explique que je ne garantissais aucunement l'état du sentier en balcon sur la mer menant à la plage de Tuara (ma seule info étant son tracé sur la carte IGN). Pas bien grave, on pourra toujours faire demi-tour ! |
Vers 14h30, nous empruntons tranquillement la bonne piste qui descend en lacets jusqu'à un parking situé à une cinquantaine de mètres d'altitude. Plusieurs voitures y sont garées. Le sentier est ensuite bien marqué, et est même d'excellente qualité. Il oscille quelque peu entre 60 mètres et 15 mètres d'altitude, mais est très agréable à parcourir. La couverture végétale est plutôt importante (une bonne chose en été), avec certaines ouvertures qui offrent de superbes points de vue, tantôt sur le golfe de Girolata, tantôt sur Punta Castellacciu et Monte Senino qui se dessinent derrière nous, tantôt sur notre rivage fort découpé et très coloré. Nous atteignons la plage de Tuara vers 16h00, et nous nous installons à son extrémité nord ; il n'y a pas grand monde ; l'eau, comme l'air sont un peu frais pour tenter une baignade : je me contenterai pour ma part de tremper les pieds dans l'eau. Après une heure de pause, nous décidons de remonter vers notre parking situé à 2,5km, 272m plus haut. Sophie et moi avions emprunté ce tronçon l'année précédente lors du trek vers Capu Purcile : un sentier de bonne qualité, alias « le chemin du facteur » fort fréquenté en saison, que ce soit pour rejoindre la plage de Tuara ou pour aller à Girolata. Nous terminerons notre randonnée à Bocca a Croce vers 18 heures. Petit conseil : si vous avez décidé d'aller à la plage de Tuara, voire à Girolata, je vous conseille de faire la boucle via P1 dans un sens ou dans l'autre, sans bien sûr s'engager sur le sentier de Punta Castellacciu : les points de vue exceptionnels sur la presqu'île de Scandola et le golfe de Girolata valent le petit détour qui augmentera la durée du parcours de moins d'une heure ! |