Lors de notre premier séjour en Corse en 1998, nous avions réalisé le tour du Cap Corse en voiture, avec une halte prolongée à Barcaggio. Nous avions alors improvisé une petite balade jusqu'à la petite anse précédant la pointe d'Agnello, où nous nous étions d'ailleurs rafraîchi, compte tenu de la forte chaleur qui y régnait ce jour-là. Nous avions alors été séduits par les lieux, mais l'appareil photo avait malheureusement été oublié dans la voiture. A plusieurs reprises, des échanges avec d'autres randonneurs nous confirmaient que le sentier des douaniers du Cap Corse faisait partie des balades à ne manquer sous aucun prétexte. Le parcours en voiture depuis nos lieux habituels de villégiature nous avait jusqu'alors dissuadé d'y retourner pour une balade de la journée... Nous avons toutefois revu le Cap Corse lors d'un vol en avion léger en 2005 ; sur cette photo aérienne, on pourra d'ailleurs visualiser la quasi-totalité du parcours décrit sur cette page ! Considérant que, depuis les environs de Ponte Leccia nous n'avions jamais été aussi proche par la route, et qu'un dimanche réduirait les probabilités d'embouteillage à Bastia, nous avons décidé d'y retourner ce 14 août 2011. Nous envisageons un parcours entre Macinaggio et Barcaggio, en bateau dans un sens (je connaissais l'existence d'une liaison maritime), par le sentier des douaniers dans l'autre sens (donné pour trois à quatre heures de marche). |
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Après avoir passé Bastia sans encombre, visité Erbalunga et sa tour génoise, fait une halte à la tour génoise de l'Osse, nous voilà à Macinaggio vers 10h45. Nous avons de la chance : le bateau « U San Paulu »: lève l'ancre pour Barcaggio à 11 heures, et il reste des places disponibles (on nous indique qu'une réservation préalable est fortement conseillée en juillet et août). Dès la sortie du port de plaisance, le parcours maritime est agréable : de nombreux voiliers mouillent dans la baie de Macinaggio. Après avoir contourné Punta di a Coscia, nous entrons dans la baie de Tamarone, où une plage relativement fréquentée est accessible par une piste. Peu de temps après, nous contournons les îles de Finuchjarola dominées par leur tour génoise. A peine plus loin, voici la baie de Santa Maria, avec sa chapelle et sa tour génoise, puis les plages de Cale Genovese (dont une extrémité est envahie par les vaches et quelques photographes) et de Cale Francese. A l'extrémité de la baie de Capandola parsemée de nombreuses criques, les falaises s'élèvent puis retombent à la pointe d'Agnello défendue par une troisième tour génoise. Cette pointe, qui marque l'extrémité Nord-Est du Cap Corse est très photogénique, avec sa grotte marine, ses hauts fonds, la magnifique anse sur sa partie ouest, sans oublier l'île de Giraglia qui contribue à la beauté du site. Entre la pointe d'Agnello et la baie où se niche Barcaggio, les stratifications de la côte rocheuse offrent des textures originales. Voici enfin la grande plage de Cala, avant d'atteindre, à midi, le petit port de Barcaggio, après une heure de mer particulièrement calme. Ce jour-là, j'ai l'impression que nous étions les seuls passagers à vouloir revenir à Macinaggio par le sentier des douaniers. |
Comme il est midi, que notre petit déjeuner fut matinal, nous décidons de commencer par notre casse-croûte, en essayant de trouver un endroit agréable, et à l'ombre. Sophie émet quelques réserves pour chercher un emplacement sur la pointe qui ferme la baie à l'ouest plutôt que sur la plage de Cala : ce n'est en effet pas la bonne direction... mais elle doit finir par admettre que les quelques centaines de mètres supplémentaires valent le détour, et nous y trouvons même un petit emplacement à l'abri du soleil, avec devant nous, une belle végétation couvrant la pointe et plus loin, l'île de Giraglia. Une heure plus tard nous quitterons cette pointe pour retrouver Barcaggio et son port, et prenons cette fois la direction de Macinaggio. Plutôt que de traverser un parking embouteillé, nous empruntons une piste qui franchit à gué le ruisseau de l'Aqua Tignese avant de rejoindre la plage de Cala un peu plus loin. Après avoir parcouru cette plage relativement fréquentée, le sentier des douaniers prend maintenant forme. Plusieurs variantes permettent de traverser la végétation sur une première petite colline qui s'étire jusqu' à l'anse près de la pointe d'Agnello. On domine tantôt la mer, tantôt un vallon garni de dunes de sable qui prolongent la plage de Cala. Après être redescendu au fond de l'anse, le sentier s'élève à nouveau pour atteindre le pied de la tour génoise d'Agnello à environ 25m d'altitude. Une halte à l'intérieur de la tour permet d'une part de bénéficier d'une fraîcheur bien agréable, et d'autre part d'une vue extraordinaire à travers plusieurs ouvertures au premier étage facilement accessible. La vue plongeante sur les fonds marins de la pointe d'Agnello vaut à elle seule la balade... |
Après la visite obligatoire de la tour génoise, il s'agit maintenant de négocier la seule vraie grimpette de la journée. Celle-ci reste très raisonnable puisqu'il suffit de gagner une centaine de mètres. Même si l'objectif de votre journée était un aller-retour Barcaggio Agnello, je conseille fortement de monter au point culminant du sentier (130m). Non seulement on domine la côte Nord autour de Barcaggio avec l'île de Giraglia au large, mais de plus, le panorama s'ouvre sur la côte Est, jusqu'aux îles Finuchjarola... La suite du sentier des douaniers est visible presque tout du long, et en regardant en arrière, il donne l'impression de vouloir mener à une impasse au-dessus de la mer ! Nous redescendons de la colline face à l'Est, en nous rapprochant progressivement de la côte rocheuse de la baie de Capandola qui comporte de nombreuses petites anses. Quelques sentes à notre gauche permettent sans doute de rejoindre certaines d'entre elles. Nous attendons que le sentier des douaniers longe lui même une anse pour nous offrir une pause baignade. Il n'y a certes pas de sable, mais les rochers sont bien agencés pour s'y étaler, au choix à l'ombre de la petite falaise ou au soleil, et pour aller se tremper dans la mer sans aucune difficulté. Masques et tubas auraient en revanche été bienvenus ! Vers 16 heures, après une heure de pause baignade, nous reprenons notre sentier qui longe maintenant la côte, avant de retrouver les petites plages de Cala Francese et de Cala Genovese (les vaches vues le matin ont disparu). Nous retrouvons sous un angle différent la tour génoise de Santa Maria, et faisons un détour par la chapelle située un peu en retrait de la plage. Pendant la demi-heure qui suit, ce sont surtout les îles Finuchjarola avec leur tour génoise, qui monopoliseront notre regard. Au loin, l'île italienne de Capraia est parfaitement visible à 30km de nous, et l'île d'Elbe située à 60km se devine dans la brume. Un peu plus tard, la plage de Tamarone, nous offre l'occasion d'un second arrêt baignade, nous y resterons une demi-heure. Peu après la plage de Tamarone, nous sommes obligés d'emprunter la piste très fréquentée par les voitures revenant de la plage, avec leurs nuages de poussière. Heureusement, une centaine de mètres plus loin, nous retrouvons le sentier des douaniers, et nous constatons qu'il est possible d'éviter totalement la piste par une sente empruntant quelques zones rocheuses, peut-être un peu délicates. Après avoir contourné Punta di a Coscia, voici à nouveau Macinaggio, sa baie, sa plage et son port. Nous retrouvons notre voiture à 19 heures, après ces magnifiques promenades en bateau et à pied ! |