La météo prévoyaient pour cette journée un vent fort sur toute la Corse avec des rafales supérieures à 100 km/h sur les crêtes... Il n'était donc pas souhaitable de visiter des sommets très élevés et en tout cas il fallait exclure toute balade présentant des passages exposés ! Parmi les belvédères dans le secteur de l'Ospédale, j'avais repéré deux sommets relativement modestes qui semblaient répondre à ces contraintes : Monte Calva (1381m) au départ du col d'Illarata et Punta di a Vacca Morta (1314m) au départ des environs de Cartalavona. Les balades correspondantes devaient durer respectivement environ 3 heures et 2 heures, et les enchaîner dans la journée constituait un objectif tout à fait raisonnable, d'autant plus que les parkings des deux points de départs ne sont séparés que d'une petite dizaine de kilomètres. |
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Le col d'Illarata, notre point de départ, se situe sur la D368 environ à mi-chemin entre le lac de l'Ospedale et le village de Zonza. Avant de partir, je fais un tour sur la petite butte rocheuse située au Sud-Sud-Ouest du parking pour pouvoir mieux admirer Punta di a Diamante (voir la toute dernière photo de cette partie consacrée à Monte Calva) ; ce n'est pas aujourd'hui avec ce vent violent que nous essaierons de gravir cette pointe présentant des passages exposés ! En me retournant, voilà Monte Calva, notre objectif (en fait plutôt son antécime, comme nous nous en rendrons compte plus tard) qui émerge au dessus de la butte rocheuse au Nord du col (voir avant-dernière photo). C'est autour de 10 heures, avec un sac à dos bien léger que nous nous engageons sur la piste qui mène aux bergeries de Luviu ; ces bergeries peuvent d'ailleurs être un objectif de balade ou constituer un complément au circuit proposé ici. Très vite la piste, parfois très dégradée même pour un 4x4, s'enfonce dans une zone boisée. Quelques éclaircies de végétation, comme en P5 permettent de temps en temps de visualiser l'antécime de Monte Calva. Elles permettent aussi de ressentir les effets du vent, plutôt frais en ce milieu du mois d'août ! Après environ 40 minutes de progression sur la piste, il est facile de repérer dans un virage le départ du sentier menant à Monte Calva (point P1). Nous évoluons maintenant en zone très dégagée, avec des masses rocheuses escarpées qui s'élèvent devant nous ; le sentier, même s'il est parfois un peu raide, évite bien sûr ces obstacles. Les rafales de vent deviennent particulièrement violentes, et nous observons un peu plus haut deux randonneurs très gênés pour avancer. Sophie, quant à elle, ne se laisse pas impressionner, et nous continuons à progresser à une vitesse plutôt rapide puisque nous gagnons les deux cent mètres de hauteur séparant P1 de l'antécime en 25 minutes. Il faut dire que la température très fraîche ne nous incite pas à traîner... Première chose en arrivant à ce que je croyais être le sommet de Monte Calva : aller s'abriter derrière le local de l'émetteur de l'antenne, face à la côte Est ! Sophie y restera pendant la séance des photos pas si évidente que cela : non seulement il faut arriver à tenir en équilibre stabilisé, mais il faut de plus retenir la sangle de l'appareil qui s'entête à vouloir virevolter devant l'objectif ! C'est au cours de cette séance que je m'aperçois que Monte Calva est en fait un peu plus loin, séparé par une petite dépression d'une dizaine de mètres. |
Malgré la hauteur modeste, le panorama vaut vraiment le déplacement : vers le Nord, les reliefs prolongeant la Crête des Terrasses et au-delà les Tours de Bavella volent la vedette à Monte Incudine, le point le plus élevé du secteur. Entre l'Est et le Sud, ce sont les golfes, baies et plages de la côte autour de Porto Vecchio qui se font remarquer. Ensuite voilà Punta a Vacca Morta que nous prévoyons de visiter cette après-midi avec en arrière plan, les reliefs de la Cagna. En poursuivant vers l'Ouest, on devine la vallée de l'Ortolo menant au golfe de Roccapina puis celle du Rizzanese menant au golfe de Valinco. Puis l'horizon est accaparé par des reliefs de plus en plus hauts s'élançant vers Monte Incudine. Après la séance photo, je vais rejoindre Sophie derrière l'antenne histoire de me mettre moi aussi, durant quelques minutes à l'abri de ce vent violent. Nous ne sommes pas seuls à l'antécime et un groupe de jeunes semble apprécier ces rafales puisqu'ils n'essaient même pas de s'abriter ; il poursuivent d'ailleurs en direction du sommet principal ! Lorsque j'annonce à Sophie que nous ne sommes pas à Monte Calva et qu'il va falloir parcourir un petit bout de ligne de crête, elle est un peu réticente... Elle est rassurée quand je lui explique que le retour est prévu par un itinéraire sans doute un peu abrité du vent. Nous parcourons donc tant bien que mal les quelques 300 mètres nous séparant de Monte Calva. Au sommet, nous découvrons certes le col de Castellucciu qui nous sépare des crêtes plus tourmentées au Nord, mais le panorama vers la côte Sud-Est est maintenant en grande partie masqué par l'antécime : il vaut donc mieux profiter du paysage au sommet secondaire, comme nous l'avons fait tout à l'heure. |
Nous commençons à redescendre un peu sur le versant Nord jusqu'à P2, avant de bifurquer vers le Sud-Est. A ce niveau, le sentier n'est pas bien marqué, et si vous n'utilisez pas la trace GPS, il vous faudra un peu d'attention pour trouver et suivre le cheminement qui s'enfonce assez vite dans la forêt. Celle-ci a envahi un petit cirque orienté vers le Nord-Est, effectivement bien protégé du vent. Le sentier devient plus net en s'approchant de P3, son point d'intersection avec la piste menant aux bergeries de Luviu. Nous y croisons d'ailleurs un couple de randonneurs qui s'inquiètent de savoir s'ils sont bien sur la piste des bergeries et si celles-ci sont encore loin. Elles sont en fait à un bon kilomètre de P3, et je regrette aujourd'hui de ne pas avoir fait le détour ! Entre P3 et P4 la piste, souvent sous couvert végétal et donc relativement à l'abri du vent, est de parcours agréable malgré un petit faux plat. En P4, en lisière de forêt, nous retrouvons la vue sur les escarpements du versant Sud de Monte Calva ; on pourrait d'ailleurs cheminer depuis P4 pour rapidement rejoindre notre itinéraire de montée. A peine un peu plus loin la piste nous offre un chouette panorama comprenant entre autres le lac de l'Ospedale, Punta di u Diamante et Punta di a Vacca Morta, avec au premier plan des empilements originaux de blocs rocheux un peu similaires à ceux très présents dans le massif de la Cagna. Voilà à nouveau le point P1 où nous avions quitté la piste à l'aller ; Il ne nous reste maintenant plus qu'à parcourir cette dernière jusqu'au parking du col d'Illarata ou nous arriverons autour de 13 heures après quelques trois heures de balade. Le vent toujours aussi fort et frais nous fait abandonner toute idée de pique-niquer dans le secteur ; nous décidons donc de prendre la voiture pour nous rapprocher du point de départ de la balade prévue l'après-midi... Malgré plusieurs tentatives pour trouver le lieu idéal suffisamment à l'abri du vent, nous finissons par nous arrêter sur une aire au bord de la route en impasse menant à Cartalavonu, et profitons du pique-nique bien à l'abri... dans la voiture ! Un comble, dans cette région où la chaleur est souvent difficile à supporter en cette période de l'année ! |
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Le point de départ que nous avons choisi pour rejoindre Punta di Vacca Morta se situe au niveau du dernier grand virage de la petite route, à environ 1 kilomètre de Cartalavonu, son terminus. On pourrait d'ailleurs également partir depuis la pointe Sud de ce village en empruntant l'itinéraire du Mare a Mare Sud jusqu'à Foce Alta. Nous garons notre voiture sur une belle zone de parking d'ailleurs déjà occupée par plusieurs voitures : nous ne serons donc pas les seuls à randonner dans le secteur ! A 14h25, nous mettons le cap vers le sommet en empruntant dans un premier temps un sentier de découverte botanique, balisé et relativement plat ; Une douzaine de minutes plus tard, nous atteignons l'extrémité d'une piste à priori carrossable pour une voiture normale (en tout cas, il y en a une de garée). Venir ici en voiture ne me paraît pas une bonne idée : en vérifiant sur la carte il faut certainement plus de douze minutes supplémentaires de voiture pour y arriver ! Le sentier grimpe ensuite en direction d'un col emprunté par le Mare a Mare ; en approchant ce col, nous choisissons de bifurquer sur un sentier plus discret qui rejoindra le Mare a Mare sur le versant Nord de Foce Alta, une vingtaine de mètres sous ce col. Nous arrivons à Foce Alta après une petite demi-heure de randonnée. Il s'agit d'une belle petite plate-forme bien dégagée où un groupe de randonneur fait une pause. Sans nous attarder à Foce Alta, nous mettons le cap vers le sommet. Le sentier ne présente aucune difficulté, ni d'orientation, ni technique, même s'il est plus raide que celui du premier tronçon. En approchant du sommet, la forêt laisse place à des chaos rocheux séparés par des zones plus planes (voir seconde et troisième photo ci-dessous). Quelques cinquante minutes à peine après avoir quitté le parking, nous arrivons au sommet. Il est constitué par un empilement de rochers, autour et au milieu duquel il est facile d'évoluer. En revanche, pas question de fouler le rocher sommital pour un simple randonneur ; accéder à son pied, nécessite déjà l'usage de ses mains ! Inutile de dire que le vent est toujours violent, mais il est assez facile de trouver au milieu des rochers un endroit un peu abrité. |
La vue panoramique depuis le sommet est tout aussi chouette que depuis Monte Calva. Nous sommes certes plus éloignés de Bavella, de Monte Incudine, de la Crête des Terrasses, mais le lac de l'Ospedale tout proche ajoute bien du cachet au paysage. Sa surface aujourd'hui fort ridée par le vent, avec parfois même de l'écume au sommet des vaguelettes contribue également au spectacle. La côte Est se dessine encore mieux que depuis Monte Calva, avec notamment la plage de Santa Giulia qui était alors masquée. Au Sud les reliefs de la Cagna sont relativement proches. Plus ver l'Ouest voilà le barrage et la vallée de l'Ortolo puis la vallée du Rizzanese s'étirant vers l'aérodrome de Propriano bien visible et le golfe de Valinco. Au delà des reliefs délimitant l'Alta Rocca, la pointe de Mantelluccio retient particulièrement notre attention : dans quelques jours nous allons en effet tenter de découvrir ce sommet totalement ignoré par les randonneurs... Après avoir profité du paysage une bonne demi-heure, nous reprenons le chemin en sens inverse. En P1, nous croisons deux dames se dirigeant vers le sommet, les premières personnes rencontrées depuis Foce Alta. Arrivé à ce col, je propose à Sophie de rentrer par le Mare a Mare et Cartalavonu. Mais la perspective d'emprunter l'asphalte ne semble guère l'enchanter : nous continuons donc à descendre par l'itinéraire de l'aller. Trois quart d'heure après avoir quitté le sommet, nous retrouvons notre voiture, fort ravi par cette seconde petite randonnée de la journée. J'ai quand même droit à un petit reproche de la part de Sophie : pourquoi n'avons nous pas choisi de découvrir ces sommets lorsque nous avons été dans ce secteur avec nos enfants à la fin du dernier millénaire ? Négligés car trop faciles ? |