Vaste débat pour choisir la dernière balade de l'année, et sans doute aussi la dernière avec les 3 enfants... Il a fait plus mauvais que d'habitude cette année, et après un début de semaine-météo des plus médiocres, on nous annonce enfin un retour à la normale pour jeudi-vendredi... à la quasi normale en tout cas : le soleil alors malade semblerait reprendre un peu du poil de la bête, il remplacerait ces satanés orages qui nous clouent sur la côte. Donc une rando pour jeudi, de préférence un peu crevante pour clôturer en toute beauté nos 4 semaines en Corse. Non, sans rire, il en faut une qui vaille le coup. Pourquoi pas Monte Cardo, ou les aiguilles de Popolasca ou bien les Pinzi Corbini, non loin du col de Vizzavona -sans véritable balisage, la galère quoi ? Ou pourquoi pas le lac de Goria, suivi du Lombarduccio et de la pointe des 7 lacs ? OK finalement pour la deuxième option : c'est la meilleure, nous explique papa. Oui, c'est peut-être la meilleure, si on oublie qu'entre Ajaccio et la Restonica où se trouve le point de départ, il y a 2 « petites » heures de route. Et pour les passagers arrière dont je fais partie, les routes corses, c'est vraiment pas l'idéal. Comment dire...les autoroutes, ça n'existe pas, et ça tourne dans tous les sens... |
Ce jeudi, nous nous levons donc assez tôt, comparé au vacancier moyen, pour avoir des marges de temps suffisantes : 5H, le réveil sonne. Nous terminons notre nuit de sommeil dans la voiture -sauf le conducteur, papa, qui est de toute façon très éveillé dès qu'il s'agit de randos. Les routes tortueuses corses nous bercent à ces heures matinales, accordant ainsi quelques instants de répit à nos pauvres estomacs. Nous arrivons à Corte vers 7H, nous nous y arrêtons pour acheter une baguette et des croissants, avant d'emprunter la fameuse route de la Restonica. Un petit conseil : ne vous y engagez pas après 15H ; tous les touristes venant de Melo (voir Capitello pour les plus courageux) -et il y en a beaucoup- redescendent... Le problème ? La route est, disons, très étroite. Et dès que 2 voitures se rencontrent, ça devient tout de suite très compliqué... Sans vouloir tenir des propos discriminatoires, je déconseille l'emprunt de cette « route » aux apprentis, aux caravanes... et alors les camions, n'en parlons pas ! Au bout donc de cette charmante route se trouve le parking, à savoir le départ...attention, payant, ne soyez pas surpris ! Mais 5 euros, ce n'est tout de même pas exorbitant. A 7H45, nous sommes prêts et commençons par suivre le chemin menant au lac de Melo et Capitello, non embouteillé par les marcheurs à cette heure-ci. Car ce chemin en question, c'est véritablement l'A1 des sentiers corses de randonnée -parfois plus de 1000 piétons par jour paraît-il-. En une petite demi-heure, nous atteignons une bergerie -aménagée au goût du touriste, avec parasols colorés comme vous pouvez l'imaginez. Nous bifurquons à droite quelques mètres auparavant. Autrement dit, nous sortons de l'autoroute-rando alors très fluide, pour emprunter une petite départementale sans trafic ni panneaux indicateurs. Il s'agit de suivre les cairns et les cercles blancs le long d'un grand couloir, montant ma foi assez bien, avec vue sur la vallée de la Restonica -et son parking-. La progression est plutôt agréable. Nous ne manquons évidemment pas de traverser quelques aulnes, de faire quelques pauses pour souffler, tout en constatant que le parking là en-bas se remplit progressivement... Au bout de deux grosses heures (on n'a pas été très rapide...), nous parvenons au col de Ghjostru pour enfin pouvoir admirer le fameux lac de Goria reposant 300 mètres plus bas. Remarquable, effectivement : d'un beau bleu. Nous n'y descendrons pas : il y a quelques sommets aux alentours à gravir (David s'aventure d'ailleurs vers celui à notre droite pendant que papa prend des photos et nous autres, nous nous reposons). Quelques nuages se pointent déjà et il n'y a pas trop de temps à perdre. Vue sur nuages, même inoffensifs et agréables à l'œil, c'est vraiment pas génial. Et puis quand on a 1000 mètres de dénivelé dans les jambes, on préfère toujours une belle récompense, celle d'un beau panorama plutôt que l'intérieur de choux fleurs gris et blancs. |
L'objectif suivant ? le sommet du Lombarduccio 150 mètres plus haut. Nous mettrons quelques 45 minutes depuis le col pour l'atteindre -séparément-... Ne manquez surtout pas les cairns qui longent l'arête vers la gauche, ou vous goûterez tout comme moi aux joies de grimper la montagne à travers les aulnes nains. Il y a aussi un sentier partant à l'opposé, avant la brèche de Goria, que maman a emprunté plus judicieusement. Bref, le sommet est accessible d'une manière ou d'une autre, plus ou moins agréable... Nous ne serons pas les premiers au sommet : à notre arrivée, un troupeau de moutons et de chèvres contemplait déjà le paysage. Mais il se délogea rapidement de lui-même pour nous céder gentiment sa place... Je suis surprise de voir que personne (hormis les animaux) ne semble avoir eu la même idée que nous : nous resterons tout seuls une bonne heure au sommet du Lombarduccio ! Il faut avouer que la balade n'est pas indiquée sur les principaux dépliants, et qu'à part les cairns, et quelques cercles blancs à moitié effacés, il n'y a pas d'indications. En fait, il y a un deuxième sommet plus à l'Est, dans la direction du lac de Melo, sensiblement à la même altitude, mais on rentre ici dans le domaine de l'escalade -facile- et même si papa a emmené une corde, et qu'un piton planté au sommet permet de s'assurer, personne n'envisage d'y aller. Surtout que le belvédère où nous nous trouvons, est particulièrement admirable dans toutes les directions. Vue évidemment sur Paglia Orba, que papa ne manque surtout pas de prendre sous toutes les coutures pour compléter ses quelques centaines -non, je n'exagère pas- de photos étiquetées Paglia. A l'avant de cette montagne reine, sur la gauche, nous pouvons admirer le lac Nino connu notamment pour ses pozzines, et la Punta Artica sur la droite -bizarre, papa ne nous avait jamais parlé de ce promontoire qui semble pourtant bien accueillant-. Toutes proches, vers le sud, les crêtes sont fort impressionnantes avec Punta Capitello, la pointe des 7 lacs et Punta alle Porte. De l'autre côté, Monte Rotondo, (2622m) -où nous avons dormi une semaine auparavant- et Maniccia. Et surtout n'oublions pas les vues sur les lacs de Goria de Capitello, avec en prime un morceau du lac de Mélo... Nous mangerons sur cette magnifique terrasse. |
Une fois bien rassasiés ; la question est évoquée : ascension de Punta Capitello, de la pointe des 7 lacs ? Mais il n'y a pas de candidats -sauf papa, bien évidemment-, et il commence à se faire un peu tard pour envisager un trop grand parcours. Et puis la perspective de rentrer au gîte complètement lessivé par je ne sais combien d'heures de marche ne nous enchante guère. Il ne faut pas oublier le retour, et puis les nuages accrochant quelques sommets ont maintenant l'air de gagner rapidement du terrain. Nous rentrerons donc tranquillement par le lac de Capitello et de Melo. Pour pouvoir rejoindre le lac de Capitello, l'un des lacs le plus prisé de Corse, il faut franchir une nouvelle brèche -la brèche de Goria- se trouvant peu après le Lombarduccio. Puis il s'agit de descendre un couloir de 300m de dénivelé, avant de remonter quelques 50 mètres avec la « foule ». C'est vrai que le monde au pied de ce lac est justifié par la beauté de ce dernier -mais aussi par son accessibilité (1H45 à partir du parking). Nous prenons quelques photos avant de redescendre « dans les bouchons ». Ces derniers se forment notamment aux alentours de quelques passages pouvant être considérés comme délicats. Attentes, dépassements c'est comme sur la route, nous dépassons quelques groupes, mais nous nous faisons aussi dépasser surtout par les coureurs (la montagne en courant, ça a l'air de devenir la mode)...Ah, voilà le lac de Melo... Puis la fameuse bergerie que nous avons laissée au départ, et enfin le parking, maintenant bondé. Nous aurons mis 2 heures de Capitello à la voiture. Un temps correct compte tenu des bouchons... Une très belle balade tout compte fait, à l'image de la Corse ! Il ne reste plus qu'à rentrer au gîte (deux heures de route), puis de retrouver durant le prochain week-end les vrais bouchons cette fois en remontant la vallée du Rhône, toujours bien serrés à trois à l'arrière de la voiture. L'avantage, c'est que la route est bien plus rectiligne ! |