Les Pozzi et Punta Orlandino (Massif du Renoso)


                En parcourant nos différents documents sur les balades en Corse, les Pozzi au Sud du Massif du Renoso semblent devoir être un objectif de balade à ne pas manquer. On y accède depuis le col de Verde entre Ghisoni et Zicavo, ou bien depuis la station de ski du Val d'Ese, à l'Est de Bastelica. Dans les deux cas, il faut deux à trois heures pour y arriver ; on peut donc imaginer prolonger la balade. Quoi de plus tentant que Monte Renoso, le belvédère de la région, que nous avions déjà visité, il y a une semaine, et dont l'accessibilité depuis les Pozzi m'intrigue un peu ?
                C'est en fonction de notre lieu de résidence que nous avons choisi de partir du col de Verde, mais j'ai l'impression que l'itinéraire partant de la station de Val d'Ese est peut-être plus agréable, et plus fréquenté car nous avons vu plusieurs randonneurs arriver de ce secteur (NB : la liaison entre ces deux points par la route n'est pas très rapide, et on n'a pas vraiment le choix si on ne veut pas passer la journée dans la voiture !).


                Un départ en voiture un peu avant 6 heures nous permet de débuter la balade au col de Verde aux alentours de 8 heures à une altitude de 1290 mètres. La première partie est très facile : il faut suivre les traces du GR20 qui, sous couvert végétal, est agréable mais un peu monotone dans ce secteur ; une petite passerelle sur le ruisseau de Marmano, permet de se divertir un peu.
                S'il est toujours très facile de suivre le GR20, l'expérience montre qu'il est plus difficile de trouver un sentier qui s'en éloigne... au bout d'une heure trente... Le guide Didier Richard nous prévient d'ailleurs « repérer l'embranchement demande de l'attention ». En fait, en suivant bien son cheminement sur la carte IGN, il est relativement aisé de trouver la bifurcation indiquée sur la carte vers 1591 mètres d'altitude.
                Suivre ce nouveau sentier dominant les forêts que nous venons de traverser ne pose aucune difficulté, et peu après avoir longé la bergerie, nous arrivons à la première zone de Pozzi à une altitude de 1780 mètres. Environ cinq cent mètres de dénivelé en 2h30 sur de bons sentiers : autant dire que la montée est longue mais peu raide.
                C'est la première fois que nous découvrons un paysage de pozzines : réseau de minuscules lacs se déversant les uns dans les autres par des petits ruisseaux, parfois souterrains, et surtout un matelas d'herbe épais et bien mou, sur lequel on ferait bien la sieste... Inutile de préciser qu'entre les photos et les séances de rafraîchissement avec l'eau des ruisseaux, notre vitesse de progression en prend un sacré coup... Il nous faudra plus d'une heure pour traverser première et deuxième zones de Pozzi et atteindre les derniers d'ailleurs desséchés, à 1840 mètres d'altitude.
                Comme le coin est superbe, j'ai du mal à convaincre la famille de poursuivre, et j'arrive tout juste à les entraîner à Bocca Della Calle, à 1946 mètres d'altitude, non sans quelques difficultés car il faut maintenant trouver son chemin au travers des aulnes (sur ce montage photo, le col est le point ou le cheminement tourne). Comme il est midi, et que Monte Renoso est encore bien loin, la pause déjeuner est obligatoire. Nous serons certes un peu plus lourds, pour la montée apparemment assez raide qui nous attend, mais les sacs à dos seront d'autant plus légers...
                Il s'agit maintenant d'atteindre Punta Orlandino avec ses 2273 mètres d'altitude. Le début n'est pas très facile, mais les enfants s'amusent à chercher le passage qui permettra de sortir du labyrinthe d'aulnes. La suite, bien que raide et hors sentier ne posera pas de grandes difficultés de sorte que nous arriverons au sommet avant deux heures de l'après-midi. Très belle vue sur les lacs de Vitalaca et de Bracca... et bien entendu sur Monte Renoso tout proche.
                Il est grand temps de faire le point : le cheminement vers Monte Renoso est évident et parfaitement visible ; toutefois, il faut compter une heure aller-retour d'après notre guide. Un rapide calcul montre que nous arriverions au parking vers 19 heures en admettant retrouver facilement notre chemin dans les aulnes... Cela commencerait à faire tard... C'est à ce moment que deux randonneurs longeant la ligne de crête en direction de Monte Renoso nous croisent : Ils viennent du Val d'Ese et vont à Capannelle via Monte Renoso. Je leur demande si leur trajet depuis la bergerie des Pozzi est facile : leur réponse est mitigée, aucun problème sur les crêtes, mais à nouveau des aulnes, entre le col de Pruno et la bergerie...
                Nous étions déjà à Monte Renoso il y a quelques jours, et comme le retour risque de présenter des aléas quelque soit le trajet, nous décidons de nous contenter de Punta Orlandino. En revanche, nous allons faire la petite boucle par les crêtes de Pietradione qui dominent le plateau des Pozzi, en reprenant en sens inverse le trajet des randonneurs que nous venons de croiser. Quant aux aulnes nous connaîtrons ainsi ceux qui sont le plus facile à traverser, ceux de Bocca della Calle ou ceux à l'aplomb de la bergerie...







                Si nous dominons assez peu les Pozzi qui restent souvent masqués par la crête, nous découvrirons en revanche de beaux panoramas vers le Nord. Ainsi en approchant du col de Pruno, nous pouvons admirer les lacs de Rina que nous n'avions pas encore aperçus (dernière photo ci-dessus).
                A partir du col de Pruno, nous identifions plusieurs traces s'enfonçant dans divers massifs d'aulnes... C'est en repérant un randonneur qui monte vers nous que nous choisissons l'option qui permettra de le croiser. Nous apprendrons qu'il est en train de faire une reconnaissance pour vérifier s'il pourra emmener un groupe à Capannelle par les lacs de Rina...
                Finalement, nous n'aurons pas grand mal à arriver à la bergerie, et la suite est bien entendu évidente. Arrivé au ruisseau de Marmano, nous prendrons même le temps de nous rafraîchir un peu, et nous arriverons au col de Verde vers 18 heures. Comme tout s'est bien passé, sur le chemin du retour, nous regrettons un peu de ne pas être retournés à Monte Renoso, mais cela ne sera que partie remise.
                Avant cette balade, l'accessibilité de Monte Renoso par les Pozzi m'intriguait un peu : maintenant je sais qu'elle est techniquement facile, et j'apprendrai au refuge du col de Verde, en discutant avec un randonneur corse, que ce trajet est volontairement non balisé pour éviter que les très nombreux adeptes du GR20 ne viennent abîmer les Pozzi, très fragiles : en effet, tout le monde passerait par cette magnifique variante alpine incluant Monte Renoso...


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